Tell me why! [dans les rues de Londres --> Mat']

Athalilya se balladait tranquillement dans Londres, l'esprit ailleurs. Cela faisait des jours maintenant qu'elle était revenue de classe verte et depuis elle n'avait rien fait. Elle qui était d'habitude si active, ayant toujours quelque chose à faire, quelque part à aller, n'avait pas quitté une seule fois sa chambre en dehors des repas. Elle ne pleurait pas mais avait toujours l'air triste et perdue, le regard dans le vide. Sa mère commençait franchement à s'inquiéter et avait poussé la jeune fille à aller prendre l'air ce qu'elle fit sans se faire prier. Mais une fois dehors, rien n'avait changé. Lil se laissait avancer aléatoirement au grés des ses envies inconscientes. Elle pensait encore et toujours à la même chose .... ou plutôt à la même personne : Mattimeo. Vers la fin de l'année scolaire, Lil avait été malade. Depuis, le jeune homme, qui lui avait pourtant manifesté un intéret certain auparavant, l'évitait. Il avait fait demi tour à chaque fois qu'il l'avait vue au bout d'un couloir et n'avait répondu à aucun de ses hiboux. La jeune fille ne comprenait vraiment pas. Mme Pomfresh lui avait signalé à son réveil qu'elle s'était certainement comporté de manière étrange mais elle ne se souvenait de rien. Elle n'avait aucune souvenance d'avoir croisé le Poufsouffle depuis leur rencontre dans la ruelle de l'infâme et si ils s'étaient rencontrés, elle ne voyait vraiment pas ce qu'elle avait pu faire pour qu'il lui en veuille à ce point.

Quand il lui avait avoué ses sentiments, Lil n'avait su que répondre, elle pensait ne ressentir que de l'amitié pour lui mais maintenant qu'il ne lui parlait plus, il lui manquait terriblement et elle se rendait compte qu'il était peut-être plus qu'un ami pour elle.

La Serdaigle croisait des tonnes de personnes qu'elle adorait et avec qui elle se serait d'habitude arrêtée de longues minutes pour discuter de choses et d'autres. Aujourd'hui, elle ne les entendait pas la saluer, elle ne les voyait même pas. Tout ce qui l'entourait lui semblait plus gris, plus triste quand soudain, elle crut voir Mattimeo. Stupéfiée par cette situation improbable, elle s'arrêta net et l'observa. Il lui tournait le dos. C'était vrai qu'il lui ressemblait énormément mais elle devait se tromper. Il était presque impossible que le hasard les ai menés tous les deux au même endroit, au même moment. Elle decida donc de continuer sa route en essayant de penser à autre chose mais elle n'arrivait pas à détacher ses yeux de ce garçon. Presque sans s'en rendre compte elle emboita ses pas en accélérant un peu pour le rattraper. Très vite elle arriva à sa hauteur et compris alors qu'il s'agissait bien du Poufsouffle. Toutes ses émotions remontère d'un seul coup. Elle tendit la main et saisit la sienne pour le stopper puis, les yeux pleins des larmes qu'elle essayait toujours de refouler, elle ne put sortir qu'un seul mot.

Mattimeo!

Elle avait le souffle court. Que devait-elle dire à celui qui l'évitait pour une raison dont elle n'avait pas connaissance? Elle n'en avait aucune idée. Tout ce dont elle avait envie à l'instant, s'était se jeter dans ses bras et se serrer aussi fort qu'elle le pouvait contre lui mais elle devinait la réaction qu'il pourrait avoir pour l'avoir déjà vécue plus d'une fois. C'est pourquoi elle n'osa pas bouger. Elle resta tétanisée, son grand regard noisette plongé dans celui du garçon.

Lil s'y était attendue, la réaction de Mattimeo n'était pas vraiment joyeuse ou agréable. Cependant, elle n'avait pas encore eu l'occasion de lui parler et il lui en voulait sans doute encore plus que ce qu'elle avait imaginé. Ses mots la blessèrent profondément; elle n'arrivait pas à comprendre ce qui pouvait faire qu'il ne veuille plus jamais lui adresser la parole. Elle était malheureuse mais le voir dans cet état la rendait encore plus triste. Un long moment, elle hésita à le laisser partir mais elle ne put s'y résigner. Prenant son courage à deux main, elle lui courrut après et attrapa sa manche. Quand il se fut arrêté, elle saisit ses deux bras et le regarda en face. La colère qu'on pouvait lire dans son regard l'effraya et elle ne put continuer à le fixer. Elle baissa donc la tête, honteuse.

Mattimeo, je ... je suis désolée si j'ai fait quelque chose de mal mais ...

Un sanglot vint couper sa phrase. Elle essaya tant bien que mal de le camoufler en hoquet mais sans grand succès. Elle ne voulait pas pleurer. Elle se doutait qu'elle avait du faire souffrir le Poufsouffle et elle ne voulait pas se poser en victime même si elle aussi souffrait de cette situation. Elle ne s'en sentait pas le droit. Reprenant son souffle, elle continua la phrase qu'elle avait commencée.

J'étais malade, un virus inconnu m'a affectée et .... je sais que ça n'excuse rien mais ... je ne me rapelle de rien de ce qui c'est passé après le match Serdaigle Serpentard. S'il te plait, je peux comprendre que tu m'en veuilles mais explique-moi ce que j'ai fais, je ... je ferais tout ce qu'il faut pour me faire pardonner Mattimeo, je ... je suis tellement désolée, je crois que je .....

Elle ne pu pas continuer. Elle voulait lui dire qu'elle l'aimait, qu'elle en était certaine à présent mais elle ne savait toujours pas ce qu'elle lui avait fait et elle ne savait pas si, une fois au courant, elle oserait encore le lui dire. Peut-être qu'elle ne méritait plus l'attention qu'il lui portait.

Mattimeo prit le temps de l'écouter jusqu'au bout ce qui fut un soulagement pour Lil. Enfin il acceptait de lui parler. Une multitude d'expressions passa sur son visage qu'elle ne put pas vraiment déchifrer. Comment savoir ce qu'il pensait d'elle à présent? La jeune fille n'eut pas à réfléchir longtemps car le Poufsouffle allait bientôt le lui expliquer. Souvent, elle ouvrit la bouche pour réagir à ses paroles mais à chaque fois elle se reprenait. Mieux vallait sans doute le laisser continuer et s'expliquer après. C'est avec sa dernière phrase que les pires craintes de la jeune fille se réalisèrent. Elle n'avait plus sa confiance. Elle aurait du s'en douter mais secrètement, elle avait espéré que l'explication sur sa maladie règlerait tout. Quelle naïveté! Avant de lui répondre, Lil lacha les poignets du garçon. Elle savait qu'il n'allait plus s'enfuir à présent.

Je sais ... je ferai ce qu'il faut.

Elle baissa à nouveau les yeux, honteuse. En réalité, rien de ce qui s'était passé n'était réellement de sa faute mais elle s'en voulait autant que si elle l'avait intentionnellement blessé. Elle s'était donc servie de ce qu'il avait bien voulu lui révèler contre lui. Vraiment horrible. C'était digne du plus vil des Serpentards. Elle ne comprenait pas elle-même comment elle avait pu se comporter de cette façon. Comment un simple virus pouvait-il changer les gens à ce point. Maintenant qu'elle savait ça, elle se demandait ce qu'elle avait bien pu lui dire mais n'osa pas le lui demander, ça aurait été déplacé. Au lieu de cela, elle préféra s'expliquer sur les hiboux qu'elle lui avait envoyés.

Pour les lettres, je suis désolée. Au début, comme ma mémoire me fait défaut, je n'avais pas compris que je t'avais croisé. J'étais étonnée que tu ne répondes pas. C'est une amie qui m'a signalé que peut-être tu m'avais vue malade. Je t'ai renvoyé d'autres lettres après pour t'expliquer mais .... elles n'ont pas du arriver à destination.

C'était quasiment impossible qu'un courier n'arrive pas au bon destinataire quand on se servait de hiboux mais Lil avait toujours eu une grande confiance dans le genre humain et elle n'imaginait pas un seul instant que le jeune homme ait pu jeter les lettres sans même les ouvrir.

A peine avait-elle eut fini sa phrase qu'une personne la salua de loin. Décidemment, il y avait bien trop de sorciers et de moldus qu'elle connaissait ici. Il fallait qu'ils s'éloignent un peu pour pouvoir discuter tranquillement. Timidement elle releva les yeux vers Mat'

Ca ne te dérange pas qu'on trouve un endroit plus calme?

Elle espérait qu'il ne profiterait pas de l'occasion pour fuir.

Mattimeo regarda autour de lui, et repéra un petit pub isolé

- Viens, dit-il a Lil, lui prenant la main et l’entraînant vers le pub en question.

Ils rentrèrent, et Mattimeo fut ébloui par le décor plutôt rock'n'roll du pub, des photos d'Iggy Pop et des Ramones, des panneaux routiers, des peintures donnant un air de couloir de métro... Mais tout était propre pourtant. Il se dirigea vers une table et s'y assit, avant d’appeler un garçon.

- Tu veux quelquechose a boire?

Athalilya avait peur. Les yeux rivés sur le sol, elle attendait sa réponse. Elle n'espérait plus qu'une chose désormais: qu'il accepte et qu'ils puissent discuter tranquillement. Cependant, elle ne croyait pas vraiment que c'était ce qu'il allait faire. Au mieux, il lui dirait certainement qu'il allait y réfléchir. Qu'elle ne fut donc pas sa surprise quand il lui demanda de venir avec lui. Les doigts chauds du jeune homme entrelacèrent sa main et elle se laissa emporter sans même savoir où il l'entrainait. Mattimeo avait beaucoup changé depuis qu'elle l'avait rencontré et même si elle l'avait profondément blessé, il réagissait différemment aujourd'hui. Il fut une époque où il aurait juste avancé sans se soucier de savoir si elle le suivait mais aujourd'hui, il s'assurait qu'elle soit toujours derrière lui en lui tenant la main. Rien d'autre n'aurait pu réchauffer plus le cœur de la Serdaigle. Délicatement et de manière presque imperceptible, elle resserra à son tour, ses doigts autour de la main du Poufsouffle.

Très vite, ils arrivèrent dans un pub plutôt étrange. Lil reconnaissait bien sur les différentes photos de chanteurs et elle devait avouer que la décoration n'était pas mal du tout mais jamais elle n'aurait osé flâner là toute seule. L'endroit avait un côté un peu glauque malgré son incroyable propreté et les gens qui y trainaient ne semblait pas tous très sympathique. Faisant fi de ses appréhensions, la jeune fille prit place aux côtés de Mat. Après tout, elle était sure qu'il la protègerait en cas de problème. Il avait l'habitude de ce genre d'endroit pensait-elle. Bien entendu, le garçon avait lâché sa main dès qu'ils étaient entrés mais elle sentait encore la chaleur de ses doigts contre sa peau.

Heu ... je .. je vais prendre la même chose que toi. Merci.

Ses paroles n'avaient été qu'un souffle mais elle savait qu'il l'avait entendue. Un peu gênée, la jeune fille fixa le menu posé sur la table. Bientôt, elle en connaîtrait par cœur le contenu tant elle le lisait et relisait. Trop occupée à se faire la plus discrète possible, Lil n'avait pas entendu ce qu'avait commandé Mat. Elle ouvrit donc de grand yeux ronds quand elle vit les deux verres arriver. Ils étaient de taille normale mais rond, large et moins haut qu'un verre à limonade. Dedans, il n'y avait que très peu de liquide mais beaucoup de glaçons. Fronçant les sourcils, Lil essaya de se rappeler l'endroit où elle avait déjà vu ça quand la scène lui revint à la mémoire. C'était chez elle bien sur! Son père servait le même genre de verre quand un ami lui rendait visite tandis que sa mère, elle, avait plutôt tendance à offrir une coupe. Qu'importe, elle savait désormais qu'il s'agissait d'alcool. Pourquoi n'avait-elle pas réfléchit avant de prendre sa commande? Elle savait pourtant bien que la plupart des élèves de son âge buvaient de l'alcool. Ce n'était pas parce qu'elle n'avait jamais rien bu d'autre qu'une bièraubeurre qu'il en était de même pour tous les sorciers de la planète. Voilà maintenant qu'elle se retrouvait avec un verre de ce qu'elle pensait bien être un whisky pur feu. D'un sourire peu rassuré, elle remercia le serveur puis, pris le verre du bout des doigts pour l'attirer vers elle. Pourvu que Mat ne la fasse pas trinquer et qu'elle arrive à se débarrasser du liquide! Si elle était amenée à boire ne serait-ce qu'une gorgée de ce breuvage, elle ne garantissait plus rien de son était! Une nouvelle fois, elle leva les yeux vers le garçon.

Encore merci!

Elle ne savait plus quoi dire d'autre.

Lil en était toujours à fixer son verre avec un air léger de dégout quand celui-ci disparu. Avant même qu'elle ait eu le temps de réaliser comment, il était réapparu devant son nez, vide. Elle comprit bien sur que ce devait être Mattimeo qui l'avait bu, d'une traite comme il avait vidé le premier. Elle releva alors les yeux vers lui, impressionnée. Elle était certaine que si elle avait ne serait-ce que trempé ses lèvres dans le breuvage, elle aurait fini complètement saoule. Lui, en avait bu deux verres en moins d'une minute et il ne semblait pas ressentir le moindre effet. La jeune fille pensa que ce devait être du à leur différence de corpulence. Pas une seule seconde, elle ne se doutait que boire provoquait une certaine accoutumance.

Soudain, une bierraubeurre fit son apparition devant elle. Elle la regarda d'un air perplexe mais Mat ne semblait nullement surpris. Sans doute la lui avait-il commandé avant de boire le whiskey. Encore une fois perdue dans son monde, la jeune fille n'avait pas du l'entendre. Il fallait vraiment qu'elle se concentre sur le moment présent! Perdre le fil d'une conversation comme celle qu'ils allaient certainement avoir n'était pas vraiment indiqué. En guise de remerciement, la Serdaigle fit un signe de tête en direction de Mat avant de boire une gorgée du breuvage encore trop chaud et de se brûler les lèvres. Discrètement elle porta la main à la bouche mais elle n'osa pas laisser sortir le moindre gémissement de douleur. Mattimeo avait commencé a parler et la dernière chose qu'elle souhaitait, c'était de l'interrompre. Elle prit donc son mal en patience, reposa sa main sur la table et fixa toute son attention sur le garçon.

L'expression de son visage n'avait jamais autant changé en si peu de temps. Quand elle apprit qu'il n'avait pas lu ses lettres, il exprima d'abord une légère déception qui se transforma très vite en compréhension puis en joie quand il avoua qu'il le regrettait. Elle allait réagir mais il ne lui en laissa pas le temps et poursuivit. La suite, elle aurait sans doute préféré ne pas l'entendre. Une larme coula sur sa joue rapidement suivie par une deuxième. Elle essayait de rester impassible mais comment ne pas réagir quand une personne aussi importante à vos yeux vous apprend que vous êtes la cause de son malheur et qu'elle aurait préféré ne jamais vous rencontrer? Mais Lil avait pris la ferme résolution de l'écouter jusqu'au bout et au prix d'un effort qui lui semblait surhumain, elle garda son regard fixé sur lui. Elle n'arrivait pas à savoir comment interpréter ses paroles. Tout avait l'air si confus. Il lui disait qu'il l'aimait mais qu'elle causait toute sa souffrance. Pire, il semblait toujours croire qu'elle s'était jouée de lui. Mais les choses telles qu'elles étaient allaient prendre fin immédiatement; il lui posait un ultimatum.

Tout semblait tellement simple pour lui. Il arrivait à exprimer tout ce qu'il ressentait sans que ça ne semble lui poser de problème. Mais elle, elle qui disait d'habitude si facilement je t'aime au premier venu, elle n'y arrivait pas avec lui. Elle sentait que c'était différent, ce n'était pas un je t'aime sans importance qu'on lançait sans y réfléchir. Il lui semblait aussi que les mots étaient insuffisants pour expliquer son état. Malgré tout, il fallait trouver ceux qui y arriveraient le mieux. C'était ce que Mattimeo attendait d'elle. Prenant son courage à deux mains, Lil fit ce qu'elle n'avait jamais fait auparavant. Saisissant la chope d'une main ferme, elle but la bierraubeurre désormais tiède d'une seule traite. Ensuite, profitant que le regard du garçon était tourné vers la scène et plus vers elle, elle souffla sa réponse.

Je veux être avec toi.

Elle n'était pas certaine que ça lui suffirait mais c'était ce qu'elle avait trouvé de mieux pour l'instant. Légèrement soulagée, Lil se concentra sur son état d'alcoolémie. Contrairement à ce qu'elle avait cru, elle n'avait ni la tête qui tourne ni la vue qui se trouble. Elle se sentait juste plus joyeuse, plus sure d'elle. Un léger sourire sur les lèvres, elle prit la main de Mattimeo.

Le côté joyeux dans lequel l'avait plongée le peu d'alcool qu'elle avait ingurgité eut vite fait de disparaitre. Aussitôt avait-elle prit sa main qu'il la dégagea. Pourtant, il affichait un grand sourire. Décidément, la jeune fille était perdue, mais elle ne tarda pas à comprendre. Après un baiser tellement furtif qu'elle n'eut pas l'occasion d'y répondre, Mattimeo se dirigea vers la scène et saisi la guitare qui s'y trouvait. Lil fronça légèrement les sourcils. ET quoi? C'était tout? Il avait eu sa réponse et donc il la laissait là? Non! Il ne fallait pas qu'elle pense ce genre de choses. Il avait vécu des moments difficiles ces dernières semaines et il avait certainement besoin de se défouler. Elle pouvait bien comprendre ça. Et puis, après ce qu'elle lui avait infligé, comment lui reprocher quoi que ce soit? Elle s'en voudrait certainement toute sa vie pour ces mots qu'elle avait prononcés même si elle ne savait toujours pas de quoi il s'agissait exactement.

Pendant les dix premières minutes, Lil fixa sagement la scène, un sourire aux lèvres. Elle observait avec attention le moindre geste de celui avec qui elle venait de se réconcilier. Puis, elle se lassa. La musique lui plaisait, mais rester immobile et inactive commençait à l'énerver. Voyant que le Poufsouffle était tout à son instrument et qu'il ne lui portait plus attention, elle se leva et se dirigea vers le bar. Perchée sur l'un des hauts tabourets, elle commanda un jus de citrouille, seule boisson non alcoolisée que servait le fameux bar. Il ne fallut pas attendre longtemps pour qu'un homme à l'allure suspecte s'approche d'elle. Comme a son habitude, elle décida de ne pas le juger à son apparence et lui laisse une chance. Grosse erreur! Immédiatement, le sorcier, plutôt baraqué la saisi par le bras et voulu l'entrainer vers une table. Déployant toute la force dont elle était capable, Lil dégagea son bras puis courut vers sa table. Heureusement, c'était son jour de chance; un autre homme,ayant suivit la scène, prit place à ses côtés et posa son bras sur ses épaules. Pensant certainement avoir affaire à un petit ami jaloux, le sorcier baraqué parti. Pendant un long moment, Lil et son sauveur discutèrent de tout et de rien. Le garçon, bien qu'il sembla avoir la trentaine n'avait en fait que 22 ans. Il lui expliqua qu'il était australien et qu'il était ici pour ses études. La jeune fille buvait ses paroles. Passionnée par ce pays dont elle ignorait tout et qu'elle voulait apprendre à connaitre, elle avait même oublié la raison de sa présence ici. Ce n'est que quand l'australien lui annonça son départ qu'elle s'en souvint. Rapidement, elle jeta un coup d'œil sur la scène, Mat était toujours là, puis vers le bar, le baraqué lui avait disparu. Soulagée, elle salua son nouvel ami et lui souhaita bonne chance pour la suite de son séjour.

Ça faisait bientôt une heure maintenant que Mattimeo jouait et Athalilya commençait à se demander s'il s'arrêterait jamais quand soudain la musique stoppa net. Dans un sens, la jeune fille était heureuse mais elle regrettait tout de même un peu le son de la guitare. Malgré la longue attente, c'est avec un visage illuminé qu'elle accueilli Mat et ses deux verres. Le garçon avait repris sa main. Il était ... comment dire ... plutôt humide. Mais la jeune fille n'y prêta pas attention. Elle préférait l'écouter. Alors comme ça, il avait eu besoin de courage lui aussi pour lui avouer tout ça. Ça la rassurait un peu! Elle avait eu peur de ne pas être normale! Mat but une gorgée du liquide ambré tandis que Lil fixait toujours son verre d'un air dubitatif.

Ben heuuuuu ...

Elle hésitait quand même franchement! Si on mettait si peu de liquide dans ce verre, il devait y avoir une raison non? Mais bon, c'était le deuxième qu'il lui payait, elle n'allait pas lui faire affront plus longtemps. Aussi vite qu'elle le put, elle porta le verre à ses lèvres avant de boire une grosse gorgée et de le reposer sur la table. Waw, elle ne s'était pas attendu à ça! Elle comprenait maintenant d'où venait le côté feu de son nom. Surprise par cet effet inattendu, elle se mit à tousser. Peut-être l'alcool n'était-il décidément pas fait pour elle.

Lil était heureuse, enfin. Pendant des semaines elle avait cru que plus jamais il ne voudrait lui adresser la parole ou même l'approcher mais, contre toute attente, les choses semblaient avoir repris leur court normal. A défaut de l'avoir comprise, Mat lui avait pardonné et tout ce qui importait à la jeune fille désormais c'était cet instant de bonheur serrés l'un contre l'autre. Il faisait chaud, trop chaud malgré que le soleil ne soit déjà plus présent dans le ciel mais même l'envie de fraicheur ne l'aurait pas poussée à enlever le bras de Mat de sa taille. Délicatement, elle posa un baiser sur sa joue puis repris son verre en main. Elle avait compris maintenant. Ce n'était pas de la limonade, il ne fallait pas qu'elle en prenne une grosse gorgée comme la première fois. Elle ne toussa plus mais le liquide eut tout de même un peu de mal à passer. Il fallait dire que pour ses premiers pas dans l'alcool, son "sensei" n'y était pas allé de main morte.

Mais l'attention de Mat n'était plus portée sur les verres, ni même sur la réaction qu'avait Lil quand elle y goutait. Son regard semblait étrangement attiré vers le bar et elle comprit rapidement pourquoi. Le sorcier qui l'avait accostée un peu plus tôt dans la soirée été réapparu et il la fixait étrangement. Un frisson parcouru le corps de la jeune fille. Décidément, il ne lui inspirait pas confiance. C'était rare qu'elle ait une telle réaction en face de quelqu'un mais lui, il lui filait vraiment la chair de poule!

Pas vraiment. Je suis allée me chercher un jus de citrouille tout à l'heure au bar et il a voulu m'emmener à sa table. Je me suis dégagée et Josh, a fait semblant d'être mon copain pour qu'il me laisse tranquille. Apparemment, il a remarqué que le garçon avait changé.

Evidemment, Lil ne pensa pas une seule seconde à expliquer qui était Josh. Ca lui semblait tellement logique, qu'elle ne pensa plus un seul instant que Mat avait été occupé à tout autre chose pendant cet épisode. La jeune fille tirait une drôle de tête. Le sorcier accoudé au bar avait mis sa baguette bien en évidence et il semblait pret à s'en servir. Elle hésitait du coup. Valait-il mieux rester là jusqu'à ce qu'il se lasse où s'éclipser? Tant qu'à faire elle aurait préféré ne pas se retrouver seule en sa compagnie. Elle décida de laisser Mat' choisir ce qui était le mieux et repris une gorgée de Whiskey. Sa gorge commençait peu à peu à s'habituer à la brulure de l'alcool, ses pensées, par contre, devenaient de moins en moins claires. Elle n'avait qu'une envie, rire à gorge déployée. Tout lui semblait joyeux et futile. S'il n'y avait pas eu cet homme, elle se serait certainement mise à danser. Peut-être la fin de son verre aurait-elle raison de ses peurs. Pour savoir, il n'y avait qu'une seule solution, Lil reprit une gorgée d'alcool et fallit s'étouffer tant son refflet dans le verre la fit rire.

Lil sentit des lèvres se poser sur sa peau. Un peu surprise, elle posa sa main sur sa joue et se tourna vers Mattimeo. Elle s'inquiétait de ce qu'il comptait faire et voulu le retenir mais il était déjà trop tard. Quand elle se rendit compte qu'il allait rejoindre le type louche, il était déjà sortit. Elle l'aurait bien rejoint mais à quoi aurait-elle servit? Elle aurait plutôt été un poids. La jeune fille décida donc d'attendre sagement tout en vidant son verre ainsi que celui de math qu'il avait oublié et qui se sentait abandonné d'avoir été à peine entamé. Quand la vitrine du bar se brisa, elle poussa un cris d'exstase. Avec la lumière, les bouts de verres avaient, un court instant, créer une dizaine de petits arcs en ciel dans la pièce. Elle n'avait jamais rien vu d'aussi joli! Elle allait se mettre à genoux pour ramasser les éclats et tenter de recréer l'expérience quand Mat entra à nouveau dans le bar et la saisit par la manche. Elle le suivit, morte de rire.

Youhouuuuuuuuuuuuuuuu un jeu! On doit attraper qui?

Les éclairs de mort qui les avaient manqués de peu étaient passés totalement innaperçus à ses yeux tout comme l'air affolé de Mat, elle était dans un état second et s'amusait beaucoup de courir comme une folle au milieu des rues de Londres. Mais le regard du Poufsouffle eut vite fait de la remettre à sa place. L'heure n'était vraiment pas à la rigolade, ils courraient un réel danger. Quand elle le comprit, malgré la confusion qui régnait encore dans sa tête, elle reprit immédiatement son calme et son sérieux et suivit Mat aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Elle se rendait compte désormais de ce qui se passait autour d'eux. La ville semblait envahie par un gang aux passes-temps pour le moins lugubre. Quand elle entendit les cris de douleur, Lil ferma les yeux aussi fort qu'elle le put. Jamais elle n'avait connu une telle horreur et elle avait beaucoup de mal à le supporter. Son coeur lui disait de porter secours au barman mais elle avait trop peur; elle continuait à courir sans savoir où les menaient leurs pas puis ils pénétrèrent dans une ruelle et leur course s'arrêta. Ils se cachèrent derrière un container sans plus oser bouger d'un milimètre. Qui savait s'ils ne passeraient pas par ici aussi!

Quand le bruit se calma, les deux jeunes gens se laissèrent tomber sur le sol. Ils n'avaient aucunement l'intentin de sortir de là et de se faire prendre mais un peu de repos leur ferait le plus grand bien. Lil murmura

J'ai peur

Et Mat' la serra un peu plus fort contre lui. Elle était morte de fatigue et l'alcool qu'elle avait ingurgité ne l'aidait pas à garder les yeux ouverts. Elle se décida donc à baisser les paupières, juste un instant. Elle était bien installée, le calme était revenu et les bras de Mat' lui donnait vraiment un sensation de sécurité. Très vite, elle s'endormit. Ce n'est que le lendemain matin, quand le garçon osa enfin parler, qu'elle se réveilla. Frotant ses yeux encore lourds de fatigues, elle se redressa.

Mmmh mmh, je crois que je n'ai rien, à part ce mal de tête.

Qu'avait-elle fait pour que son crâne la fasse tant souffrir? Ah oui, l'alcool. Elle s'était laissé avoir par le tentant breuvage et maintenant elle en subissait les conséquences. Elle se massa légèrement les tempes.

Et toi, ça va?

Mattimeo se releva a son tour, et épousseta ses vêtements moldus, avant de répondre a Lil.

- Oui, ça va, 'fin, je crois.

Il fit un pas en avant pour prendre Lil dans ses bras, et s'écroula au sol, une vive douleur dans la jambe droite. Il regarda, et vit avec horreur plusieurs coupure assez conséquentes sur celles-ci. Et elles avaient une couleur étrange, probablement une infection. Mattimeo se releva tant bien que mal, s'appuyant sur sa jambe gauche, et pris tout de même Lil dans ses bras, en s'en servant en même temps pour se maintenir debout.

- Tu connais un hôpital proche?, lui demanda-t-il en s’efforçant de paraitre calme et serein.

- Oh, et puis désolé pour le mal de crane, c'est ma faute, j'aurais peut-être pas dû te faire boire... Je me demande qui étaient ces hommes. Des barbares. Des monstres. Espérons que les Aurors les attrapent rapidement, et que les Détraqueurs se chargent de ces déséquilibrés.

Le baiser du Détraqueur... Voila ce qu'il aurait du faire subir a son père, pour toutes les horreurs qu'il a toujours commise auprès de sa mère. Et de son fils. Son unique fils.

Dans la rue, des débris jonchaient le sol, des vitres éclatées, et même des personnes gisantes et gémissantes sur le sol. Au bout de la rue, une ambulance emmenait de longs sacs en plastiques noir.
Tout cela serait sûrement camouflé en explosion de gaz, ou un autre fait de ce genre, auprès des Moldus. On aurait dit qu'une guerre était passé par la. Mattimeo commencait a se demander si ces faits étaient isolés, ou si ces hommes étaient encore plus nombreux, quand deux hiboux arrivèrent et se posèrent devant eux. Chacun d'eux portait un exemplaire de la Gazette des Sorciers accompagnés d'une lettre estampillée Poudlard. Mattimeo n'osa pas ouvrir la lettre, mais aperçut tout de même le gros titre du journal : ALERTE ROUGE!
Pas besoin de lire l'article, Mattimeo avait compris. Ce n'était donc pas un acte isolé. Que se passait-il? Où les menait leur monde? Qui sont ces hommes, et qui les dirigent? Ils étaient nombreux a Londres cette nuit la, et probablement aussi nombreux ailleurs. Puis Mattimeo regarda la lettre de Poudlard. Il n'osait pas l'ouvrir, et regarda Lil dans les yeux, ne sachant que faire, attendant une réaction de sa part.

Lil se réveillait peu à peu et elle se rendait compte que si elle ne souffrait que d'un mal de tête, ce n'était pas exactement le cas de Mattimeo. Le garçon tenait à peine debout et quand il voulu s'approcher d'elle, il s'écroula. Bien sur, c'était un garçon et il avait sa fierté. Elle n'eut donc pas le temps de se baisser pour l'aider. Quand il la prit dans ses bras, elle se rendit cependant compte qu'elle lui servait un peu de béquille. Le garçon devait certainement avoir subit un choc, il parlait sans s'arrêter, sans même laisser à Lil le temps de répondre à ses questions. La jeune fille posa délicatement son doigt sur ses lèvres pour le faire taire puis le conduit vers un mur pour qu'il s'appuie dessus.

Laisse-moi regarder.

Il était dans les intentions de Lil de devenir médicomage après Poudlard et en bonne Serdaigle qu'elle était, elle s'était maintes fois renseignée sur le sujet. Elle avait même fait quelques stages chez Madame Pomfresh pour parfaire ses connaissance. Elle pouvait donc, sans grande vantardise, dire qu'elle s'y connaissait un peu en coupures et autres bobos en tout genre. Elle s'accroupit près du garçon pour mieux voir et posa ses deux mains juste à côté des blessures.

Ne t'inquiète pas, ça ne semble pas très profond. Une fois désinfecté, tu ne devrais plus avoir de problème. J'espère quand même que tu es accroché parce que l'hopital le plus proche n'est pas vraiment si proche et ça m'étonnerai beaucoup qu'on trouve un bar ouvert sur le chemin ce qui veut dire que tu devras te passer de courage liquide.

Elle faisait bien entendu référence à leur discussion de la veille, avant que ça ne tourne mal. Un léger sourire aux lèvres, elle lui proposa de prendre appui sur elle et de se mettre en route. Ils auraient pu appeler un taxi mais le pauvre homme n'aurait pas compris pourquoi on emmenait un blessé dans une usine désafectée et placer Mattimeo entre les mains de médecins moldus n'était pas la solution. La blessure était magique, il lui falait un traitement magique. Il allait souffrir mais il n'y avait pas d'autre alternative. le côté positif était qu'il n'en garderait certainement aucune trace.

Tu as fait ça comment? Je ne m'en était pas apperçue hier!

L'alcool ne l'avait certe pas aidée à se concentrer mais le garçon semblait courir avec facilité ce soir là. Peut-être était-ce simple la peur qui lui avait fait oublié la douleur.

Mattimeo eu un petit sourire forcé :

- Moi non plus je ne m'en était pas rendu compte, moi non plus!

Il lui tendit la lettre de Poudlard a son nom, accompagnée de la sienne.

- Tiens, lis, je n'ose pas...

Il restait la, les lettres tendues vers Lil, se douleur dans la jambe. Il voulait savoir, et pourtant n'osait pas ouvrir. Comme s'il avait le pressentiment que ses vacances allaient être gâchées par cette mystérieuse lettre, et surtout par tout ces événements. Il espérait que Lil accepterait de lire, et qu'il n'aurait pas a le faire lui même. Un silence pesant s’abattit, tandis que Lil semblait hésiter elle aussi a ouvrir ces lettres au cachet si familier...

Trop inquiétée par l'état de Mattimeo, Lil n'avait prêté aucune attention aux deux hiboux. Mais le garçon, lui, avait bien remarqué leur présence.Il semblait un peu inquiet de ce que pouvait contenir les missives et tendit l'enveloppe marquée à son nom à Lil. Elle la saisit mais l'observa longuement sans l'ouvrir. Elle ne comprenait pas. C'était une bête lettre de Poudlard, certainement leur liste annuelle de livres. Alors pourquoi Mat' n'osait-il pas la lire? Etait-il au courant de quelque chose qu'elle ignorait? Peu importe, il lui avait demandé de la lire et elle n'y voyait aucun inconvénient. Elle acquiesça donc, déchira l'enveloppe et déplia le parchemin.

Que tous les élèves rejoignent le château sur le champ. Nous fermons Pré-au-lard pour votre sécurité. C'est un ordre du Ministère de la Magie.

Si la voix de Lil était haute et intelligible au commencement de sa lecture, elle se transforma rapidement en un murmure. Elle n'en croyait ni ses yeux ni ses oreilles. Pré-au-lard, fermé! Jamais elle n'avait vu une pareille chose. Comment pouvait-on fermer un village entier? Et surtout, pour quelles raisons? Soudain, elle fit le rapprochement avec l'horrible nuit qu'ils venaient de passer. Peut-être n'était-ce pas un incident isolé. Immédiatement, elle saisit le journal que tenait toujours l'un des hiboux. Elle était de plus en plus inquiète mais sa curiosité de Serdaigle était toujours la plus forte; elle devait savoir ce qui se passait. En un coup d'œil, elle avait lu les grandes lignes de l'article. Ils avaient vraiment eu de la chance cette nuit là. Heureusement que Mattimeo avait été avec elle! Quand elle repensait à ce bras qui avait voulu l'emmener, elle ne pouvait empêcher son corps de frissonner. Quelle avait été l'intention de cet homme?

Lil secoua la tête. Il fallait qu'elle arrête de penser à tout ça et surtout qu'elle arrête de se poser des questions ou elle n'arriverait même plus à dormir. Elle le savait depuis longtemps, l'imagination peut-être bien pire que la réalité. Dans des cas pareils, le mieux était de fuir et de ne pas réfléchir. Lâchant du même coup la lettre et le journal, Lil repassa le bras de Mat' sur ses épaules.

Apparemment il ne fait pas bon de rester ici! Tu habites Londres? Il faut qu'on prépare rapidement nos affaire et qu'on prenne le Poudlard Express au plus vite! Ils feront certainement une commande groupée pour nos livres de classe.

Comme d'habitude quand elle était stressée, Lil parlait sans s'arrêter. Et, comble de la Serdaiglitude, dans une telle situation, sa première inquiétude était de savoir comment ils se procureraient leurs livres de cours. Soudain, le poids qui pesait sur ses épaules lui ramena un souvenir à l'esprit.

Mais quelle idiote! Ta jambe! On doit d'abord aller à l'hôpital. Si seulement on avait un moyen d'y aller plus vite.

Le stress montait de plus en plus. Cette lettre avait déclenché quelque chose en elle. Elle s'attendait désormais à être attaquée à chaque coin de rue et la blessure de Mattimeo, qui lui semblait tout à fait bénigne quelques minutes auparavant, l'inquiétait à présent au plus haut point. Elle se laissait totalement dépasser par la situation, réfléchissant à trop de problèmes à la fois pour pouvoir dégager la moindre solution.

Quand Mattimeo prit la parole, Lil se calma immédiatement. Attristée, elle baissa la tête. Alors il était gallois. Elle se rendait compte qu'elle ne lui avait jamais vraiment posé la question. Elle n'en connaissait que très peu sur lui finalement. Elle était certaine qu'il lui répondrait qu'elle le connaissait mieux que n'importe qui mais elle ne s'en satisfaisait pas. Il y avait encore beaucoup trop de questions auxquelles elle voulait pouvoir répondre à son propos sans en être capable. Mais le moment n'était pas aux confidences, il était urgent qu'ils se rendent à Sainte Mangouste et Mattimeo, voyant le trouble de Lil, avait déjà pris les choses en main. Quand elle l'entendit prononcer la formule tant utilisée, elle ouvrit de grands yeux ronds et murmura quelques paroles, abasourdies.

Pas en dehors de l'école.

Jamais encore elle n'avait désobéi à un règlement et encore moins à la loi! S'ils se faisaient prendre, ils auraient de très très très gros problèmes! Le balai arriva rapidement et Lil l'observa avec beaucoup d'hésitation. Elle avait déjà bu de l'alcool hier et aujourd'hui ... Il ne fallait pas qu'elle y pense, le plus important était de soigner la jambe de Mattimeo, pour le reste, elle verrait plus tard. Elle savait déjà qu'elle passerait de longues nuits blanches à se tourmenter sur son "crime". La jeune fille monta sur le balais et du retenir un cri d'horreur quand Mat utilisa un deuxième sort. Essayant de ne plus y penser, elle ferma les yeux et s'accrocha au Poufsouffle. Sans cesse, elle se répétait la même phrase "On sera très vite à l'hôpital, personne ne nous verra". Elle ne sut jamais qui avait entendu sa prière mais, en effet, ils arrivèrent sans encombre à la fameuse usine. Mattimeo semblait souffrir mais il arrivait encore à se déplacer avec l'aide de Lil. Les simples mots qu'il lui glissa à l'oreille suffirent à la faire sourire malgré son inquiétude. Elle se sentait toujours bien quand il était là mais ce jour là, l'apaisement fut de courte durée. Un battement de cœur plus tard, Mattimeo était par terre, étendu. Lil n'avait pas su le retenir et se jeta à genoux pour tenter de le ramener à lui, en vain.

Mattimeo! Mat' .... Mattimeo!

Elle essaya de le secouer mais il restait désespérément inconscient. La jeune fille n'était pas douée pour bien réagir en cas d'urgence mais cette fois-ci, il fallait qu'elle se rappelle des bons gestes. Prenant une grande inspiration, elle se concentra autant qu'elle le put dans cette ruelle sombre et inquiétante. Elle n'avait pas remarqué à quelle point ce coin de Londres était effrayant avant mais maintenant que Mattimeo n'était plus capable de la protéger, la peur grandissait en elle. Il fallait qu'elle fasse abstraction de cela.

Bon, première chose à vérifier ... heu ... heu...

La jeune fille se donna un coup sur la tête. Elle savait qu'elle le savait alors pourquoi ça ne voulait pas revenir?

Bien sur, la respiration.

Elle se pencha vers la bouche du garçon.

Ca c'est bon. Ouf! Ensuite, la position de sécurité, pas la peine, on va directement à l'hopital!

L'une des première choses à éviter quand on trouvait un corps, c'était de le déplacer. Lil le savait parfaitement mais elle n'avait pas trouvé Mattimeo, elle avait été là tout le temps et elle savait bien de quoi il souffrait. Elle ne risquait donc pas d'aggraver la situation en l'emmenant à l'intérieur du bâtiment. La jeune fille se releva donc et saisit sa baguette. Porter Mat' aurait été trop dur pour elle et maintenant qu'ils avaient utilisé deux sorts, un de plus ne ferait pas la différence. Elle lança donc la formule de lévitation et entra dans l'hôpital. Avec calme elle l'allongea sur les banquettes vides et se dirigea vers une infirmière. Aussi rapidement qu'elle le put, elle lui donna tous les renseignements qu'elle pensait utiles.

Ils s'appelle Mattimeo Drake, il a 16 ans. Il a été blessé à la jambe cette nuit, je pense que c'est un sort qui l'a atteint. Il s'est évanoui juste devant l'hopital.

Très peu de temps après, l'infirmière revint avec un médecin et ils s'afférèrent autour du garçon. Lil essayait de ne pas gêner mais elle restait cependant aux côté de Mattimeo, pas un seul instant elle ne lacha sa main.

Un fois guéri, Mat n'avait plus mis très longtemps à se réveiller. Lil était soulagée et elle l'observait souriante jusqu'à ce qu'elle remarque un minuscule détail qui lui avait jusqu'alors échappé; Mattimeo était en caleçon. Gênée, elle détourna le regard. Le rouge lui monta aux joues et elle n'osa plus rien regarder d'autre que le sol. Mais le Poufsouffle ne semblait pas avoir remarqué sa honte; après s'être rapidement habillé, il la saisit par la main et l'entraina dans les couloir et les escaliers de l'hôpital. Tout semblait être normal pour lui, il parlait comme si rien ne s'était passé et voulait même l'emmener "manger en ville". Un peu déboussolée, Lil ne put rien répondre sur le moment, elle se laissait juste entrainer. Mais, soudainement, elle s'arrêta, stoppant le garçon dans sa course au beau milieu des marches de l'entrée. Mat se tourna vers elle et elle se jeta dans ses bras. De toutes ses forces, elle s'agrippa à sa chemise et y posa la tête mouillant au passage le tissu de quelques larmes. Elle ne voulait plus retourner là-bas ni où que ce soit d'autre; le seul lieu qu'elle rêvait de rejoindre à présent, c'était le château. Doucement, elle releva la tête et fixa ses grands yeux noisettes dans ceux de Mat.

Tu m'as fait si peur! Je ne veux plus ... Retournons juste à Poudlard s'il-te-plais.

Délicatement, elle se glissa sur la pointe des pieds et posa un tendre baiser sur les lèvres du garçon. C'était la première fois qu'elle en prenait l'initiative mais cette aventure l'avait vraiment secouée et elle s'était rendue compte qu'elle n'avait pas de temps à perdre pour lui montrer à quel point elle tenait à lui. Une nouvelle fois, elle posa la tête contre son torse. Si seulement il existait une formule pour figer le temps!