Malefoy’s Summer Party [Manoir Malefoy] {Invités}

Chuck arriva devant le manoir des Malefoy après un transplanage de sa maison de vacances, en Ecosse. Il faisait sombre chez lui, à cette heure du soir, à cause des nuages dissimulant le soleil, mais quand il arriva devant le lieu de la prestigieuse fête qui allait se dérouler, la clarté lui fit froncer les sourcils, malgré que ses yeux fussent déjà recouvert par un loup de satin gris perle. Le manoir était somptueux, comme toujours - car la famille Bartney était depuis un moment déjà invitée à ces "petites fêtes" qu'organisaient les Malefoy chaque année - , une grande facade sombre tranchant avec la clarté du ciel d'été.

Chuck, qui avait à présent 16 ans, et que son père considérait comme un homme pour sa plus grande satisfaction, avait revêtu un costume entièrement blanc, donc seul le revers du col et des manches étaient gris perle, assortis au loup et aux chaussures que portait le jeune homme. Il avait coiffé ses cheveux clairs en arrière, laissant apparaitre son grand front intelligent et sa peau légèrement dorée par le doux soleil d'Ecosse.

Aux côtés de ses parents, Chuck les arrêta un instant, et regarda la foule de sorciers masqués qui se dirigeaient avec empressement en direction de la porte principale, impatients sans doutes de rencontrer le gratin de la haute sociétée sorcière anglaise, en faisant semblant de ne pas reconnaitre les ministres sous leur masque. Le jeune homme se préterait bien entendu à ses pratiques, mais il lui semblait alors se rabaisser, et il détestait cela. Il ne voulait pas se rabaisser, peut importe pour quelle personne. Enfin, il n'avait pas le choix, ses si chers parents comptaient sur lui, et il ne devait pas les decevoir, il en allait de l'honneur familial. Et de quel honneur familial s'agissait-il...



Anthony Bartney, l'allure fière dans son costume d'époque noir de jais, regarde son fils. Il ne l'aime pas, tout comme il n'aime pas sa femme, mais ils sont sa famille, et il se doit de les amener au plus haut qu'il le puisse. Il a donné sa vie pour que ce soit le cas, et il fera tout pour que la famille Bartney reste dans les hautes sphères de la société. Il souffle légèrement, et ignore le regard interrogatif d'Elise, qui elle aussi, à tout fait pour monter au plus haut point. Mais pas au plus haut point de la société, elle. Elise, la seule femme dans la grande maison que les Bartney occupent à Londres, Elise a essayé d'unir la famille, elle a essayé d'aimer son mari, et de faire en sorte qu'il l'aime en retour. Et elle avait crut y arriver. Jusqu'à ce que Chuck naisse, tout allait pour le mieux, et Anthony retrouvait le sourire. Mais voilà, Chuck est né. Et à partir de là, Elise à perdu l'amour naissant de son mari, et elle s'est mise à détester ce bébé qui avait tout détruit, ce bébé qui était son fils. Le temps à effacer ces sentiments néfastent, et elle ne ressent à présent que la même chose qu'Anthony. De l'indifférence, envers ces deux personnes qui devraient être les plus importantes à ses yeux.
La voix de Bartney Senior retentit dans le ciel qui s'assombrit lentement, au-dessus des têtes des sorciers qui se pressent de rentrer dans le manoir.

" Nous n'allons pas rester là toute la nuit, Chuck. Allons-y, je dois m'entretenir avec Abraxas avant qu'il n'y est trop de monde autour de lui. "



Chuck entend la voix de son père, si grave. Celle qu'il aurait aimé entendre plus auparavant, lors de son enfance, mais qui a été remplacée pendant des années par celle de sa nourrice. Il l'entend, l'écoute, et, sans protester, le regard neutre, avance vers le manoir comme le reste de la foule. Il suit le mouvement, et se prépare à sourire, à se rabaisser devant les participants de la soirée plus importants que son père. Après tout, où est l'importance ? Ha ha. L'importance.

Le jeune homme marchait donc en direction du manoir, jetant des regards par-ci par-là autour de lui pour voir si un de ses camardes ne serait pas là. Il savait déjà qu'il retrouverait à l'intérieur Bradley, Narcissa, Daisy, Vitany, Brionan, et certainement d'autres. Lorsque Chuck passa la porte d'entrée, il ne se rendit compte du changement d'environnement qu'à cause de la luminosité artificielle qui remplaça celle du soleil couchant. La pièce d'entrée était très belle, et on entendit au même moment la première musique résonner. Une personne, qu'il identifia comme Lucius, descendit les escaliers, et bien que Chuck aurait aimé aller vers lui, il dut suivre ses parents en direction d'Abraxas, trônant au milieu de la salle, somptueux dans son costume, imposant malgré son début de calvitie. Chuck le salua d'une poignée de main, après que ses parents en ai fait de même, et il garda fiché sur son visage un sourire fixe, dénué de tout sentiment, tandis que son père entammait une longue discussion avec Mr. Malefoy. La seule distraction qui s'offrit à lui fut un serveur portant un plateau recouvert de coupes de champagne, où il saisit une flûte, qu'il porta immédiatement à ses lèvres.

La soirée promettait d'être ennuyante, car il n'avait jusqu'ici pas apperçut un seul de ses amis, à part Lucius qui s'était cependant évaporer dans la foule. Cependant, il ne s'attendait pas le moins du monde à ce que cette soirée là fusse le lieu d'annonce des fiancailles de Lucius.

Et encore moins qu'elles seraient avec Narcissa.

Debout devant le miroir de son immense chambre, Bradley Cooper Johnson veillait à ce que sa tenue de soirée soit parfaite. Ce soir, c'était le rendez-vous officiel de la crême du monde de la magie et comme d'habitude, sa famille avait été conviée à se meler au bal de la richesse et de la prétention. Bien qu'il était très fier de son statut, Brad appreciait moyennement les soirées de ce style où seul les comptes en banque et les promotions étaient importants. Le jeune homme était du genre à aimer s'amuser et il savait d'or et déja qu'il allait terriblement s'ennuyer. Heureusement, Euphorion, Cissy et Chuck seraient de la partie ! Terminant de nouer sa cravate, Bradley dévala les escaliers et atteignit le salon au moment où sa mère prenait son cousin - tout droit venu d'Ecosse pour l'occasion - dans ses bras.
-Euphorion, très cher, vous êtes de plus en plus séduisant ! Mais dites-moi, où sont vos parents et votre frère ?
- Ils avaient autre chose à faire ce soir.
Reculant d’un pas comme si son neveu venait de lui annoncer une terrible nouvelle, Elise leva un sourcil et se mordit la lèvre du bas. Pour elle, il avait inconcevable qu’on rate une des parties des Malefoy et Brad était pratiquement sur qu’elle irait remonter les bretelles à sa sœur le lendemain à la première heure. Gené, Euphorion reporta son attention sur son cousin qui lui jeta un regard entendu. Si le reste des Pallarès avaient refusé d’assister à la soirée des Malefoy, c’était uniquement pour soutenir Mike qui avaient été purement et simplement effacé de la liste des invités traditionnels depuis son mariage avec une moldue. Cependant, Elise ne pouvait cautionner une pareil attitude de la part de sa sœur, injustice ou pas. Pour la mère de Bradley, la réputation de leur famille prévalait sur les liens qu’ils entretenaient entre eux et même si elle aimait profondément son frère, elle n’irait jamais jusqu’à se couper de la haute société pour lui. Pour Bradley, Mike s’était volontairement mis à dos toute la famille et s’il était aujourd’hui considéré comme un paria par les autres familles de sang-pur, c’était entièrement de sa faute ! De plus, il regretterait beaucoup l’absence de sa tante Mary et son cousin Thésée qu’il adorait. Heureusement, Euphorion était venu pour lui tenir compagnie malgré le fait qu’il détestait cet étalage de richesse et ces personnalités bouffies d’orgueil. La présence de son cousin ne serait certainement pas de trop face à Sirius et Andromeda qu’il méprisait de tout son être et qui ne perdraient pas une occasion de le faire tourner en bourrique. De plus, depuis que la façade de pseudo-amitié qu’ils s’efforçaient de bâtir lors de leurs rencontres s’était écroulée comme un château de cartes, les soirées mondaines avaient pris une allure de guerre froide, du moins parmi la jeune génération.

Elise, Victor, Brad et Euphorion transplanèrent à proximité du manoir des Malefoy alors que la nuit était tombée depuis peu. La mère de Bradley abordait toujours une mine préoccupée tandis que son cousin commençait à trahir sa nervosité en se tirant les manches de son polo hors de prix. Un sourire aux lèvres, le Serpentard lui posa une main bienveillante sur son épaule et lui murmura « t’inquiètes pas, je suis là » à l’oreille. Les deux jeunes hommes avaient passé énormément de temps ensemble durant leur enfance et Euphorion avait fini par considérer Bradley comme un frère. Il savait qu’il pouvait compter sur son cousin en toutes circonstances, notamment face à des familles mal intentionnées qui ne manqueraient pas de lui faire remarquer l’affection mal placée de sa mère pour son traître de frère ou, pire, son appartenance à la maison de Serdaigle. En effet, Euphorion était le seul de sa génération à appartenir à la maison des bleus et même si il en était fier, les remarques l’affectaient toujours. Derrière sa corpulence impressionnante et son attitude assurée se cachait un cœur tendre plein d’incertitudes.

Le petit groupe s’apprêtait à atteindre le grillage du manoir des Malefoy quand Elise s’arrêta net. D’un geste de la baguette, elle fit apparaître quatre masques richement décorés qu’elle distribua à chacun. Bradley hérita du loup au poil argenté tandis que Euphorion hérita du renard au poil cuivré. Tout en se moquant mutuellement l’un de l’autre, les cousins franchirent la porte du manoir bras dessus dessous. La population friqué du monde de la magie discutaient déjà avec énergie et Monsieur Malefoy était comme d’habitude entouré de ses « groupies » désireuses de s’attirer ses faveurs. A peine à l’intérieur, Bradley chercha son meilleur ami de son regard sombre. Se tenant un peu à l’écart, Chuck semblait s’ennuyer ferme. Un grand sourire aux lèvres et sans se soucier des salutations de rigueur aux personnes influentes du monde de la magie, le jeune Johnson courut vers son meilleur ami et lui sauta au cou.
-J’avais peur que tu ne viennes pas, mec ! Une soirée chez les bourges sans mon meilleur pote c’était pas concevable !

Margaud était encore étonnée, devant le carton d'invitation qu'elle avait reçu. Pourquoi diable était-elle invitée à ce genre de soirée ? Son père était moldu, voilà une raison suffisante pour l'exclure définitivement de la vie de cette Haute Court de vils Serpents. Seulement ce qui était intéressant étant que personne n'était au courant du sang mêlé qui coulait dans ses veines. Une chance pour elle ? Sa future perte ? Elle ne saurait le dire. En tout cas, elle ne savait si la relation qu'elle entretenait avec Lucius serait vu d'un bon oeil... Bien entendu, elle ne se doutait pas que le but de cette soirée était justement de caser Lucius avec une autre.

Devant son miroir, la jeune fille s'était longuement admirée. Aucun détail n'avait été laissé au hasard. Ses cheveux sombres étaient remontés en un chignon parfait, laissant apparaitre les magnifiques perles blanches d'Akoya à ses oreilles, assorties parfaitement à son collier. Pour sa tenue, après une longue réflexion, Margaud avait opté pour une robe blanche et des escarpins de même couleur. Une tenue sobre qui mettait en valeur la noirceur de ses yeux dans un contraste flagrant. Elle ne savait comment s'habiller à ce genre de soirée et sa mère l'avait conseillée au mieux.

Les choses se corsaient, à présent. Devant la porte de la maison des Malefoy, Margaud hésitait. Entrer, ne pas entrer. Et si l'invitation était une erreur, et si personne ne voulait d'elle à cette soirée, et si quelqu'un avait appris pour son père et comptait l'humilier devant tout le monde... Tu te donnes trop d'importante, ma pauvre fille, se dit-elle au fin fond de son crâne qui marchait alors à cent à l'heure. Seulement chacun avait ses parents pour l'accompagner. Que pouvait faire une pauvre enfant de 16 ans, seule, dans un monde si effrayant que celui des adultes de la Haute Société ? Aucune inquiétude pour Margaud, elle gèrerait.

Elle pénétra alors dans la salle, se faisant des plus discrètes. Elle salua de la tête quelques personnes dont le regard était rivé vers elle. Décidément, ces gens étaient tout à fait différents, mais elle saurait s'adapter... Plus tard... Habilement, la jeune demoiselle se glissa derrière un groupe de beau monde et s'appuya doucement contre le mur du manoir. Pour les amabilités, on pourrait repasser. Elle regarda tout de même autour d'elle, si elle ne croisait pas le beau Lucius qui pourrait venir la délivrer de sa solitude...

- Ne me déçois pas une fois de plus. Sirius. Tu es l'aîné. Tu dois nous représenter. Ton frère... il est encore si jeune, mais il n'a pas ton charisme. Sois digne de notre famille, ou bien je te ferai regretter d'être né, mon fils. J'espère que c'est bien clair ?

Bien sûr qu'il ne serait jamais aussi flamboyant que Sirius. On l'avait toujours traité comme un second, une deuxième chance, une copie de secours... Alors il était devenu ce qu'on le destinait à être : une doublure.
Regulus sentit son coeur se serrer. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça faisait encore mal d'entendre des propos pareils ? Il commençait à s'habituer à la déception perpétuelle qui émanait du regard de ses parents. Il avait si souvent eu envie de leur dire : ''Désolé, je ne suis QUE... moi !''
Mais voilà, en chaque enfant s'attarde invariablement le fol espoir que ses parents peuvent aimer à l'infini tous leurs enfants, à part égale, sans différences, sans conditions. Non pour ce qu'ils pourraient être, mais pour ce qu'ils sont.

Et Regulus était toujours un enfant. Un enfant qui pleurait, l'oreille collée contre la porte, en réalisant encore une fois que la vie n'était pas ce qu'elle aurait dû être. De peur qu'on ne le surprenne, il remonta au premier étage, où sa mère achevait de se coiffer. Il revêtit une chemise blanche, puis un costume gris à fines rayures. Il enfila ensuite la paire de Repetto vernies que Psyché avait tenté de lui subtiliser, il n'y a pas si longtemps que cela, et ce souvenir obscurcit encore un peu plus son humeur. Enfin il lissa ses cheveux grâce à un sort et se fit une raie sur le côté, pour obtenir un effet rétro qui irait parfaitement dans l'esprit de la soirée.

En redescendant les marches, alors qu'il complimentait sa mère, très élégante, il remarqua à l'air de défi arboré par Sirius, et à la colère que leur père contenait à grand peine, que l'aîné avait encore voulu jouer au rebelle...

- Rebelle ou pas, nous te dresserons.
Regulus grimaça. Il détestait quand son père parlait ainsi. Comme si son frère n'était qu'un vulgaire elfe de maison récalcitrant qu'on pourrait faire rentrer dans le rang par la force. Regulus était persuadé, comme ses parents, que Sirius faisait fausse route. Mais il avait la profonde conviction que la séparation qui en avait découlé entre les deux frères ne pouvait être que provisoire. Tôt ou tard, Sirius reviendrait. Mais certainement pas comme un animal soumis qui revient à l'heure de sa ration, par faim, ou par crainte, ou par lassitude. Sirius était, serait toujours libre. Non, il reviendrait quand il comprendrait ses erreurs, et les Blacks l'accueilleraient à bras ouverts. C'était comme ça que les choses devaient finir, dans l'univers merveilleux dont rêvait Regulus Black.

Avant de suivre sa famille dans la cheminée, il enfila son masque gris perle. Cela ne bernerait personne, mais c'était plutôt amusant, après tout.



Il eut un léger sourire en pénétrant chez les Malefoy. La décoration était à la hauteur de l'événement... Il aimait ce monde de faste, de luxe, de miroirs, de pampilles de cristal, de bruissements de soie. Son monde. Il suivit son père et Sirius avec plaisir pour être présenté à leurs hôtes, s'inclina devant eux avec respect, puis décocha un rapide clin d'oeil à Lucius.

Enfin il se dirigea vers le groupe d'élèves de Poudlard présents à la soirée, comme Sirius venait de le faire. Regulus, faisant semblant de ne pas reconnaître les convives, annonça :
- Bonsoir Mesdames, bonsoir Messieurs. Vous êtes très en beauté, quel dommage qu'il faille attendre minuit pour savoir qui vous êtes...

Puis, conscient de son propre ridicule, il éclata de rire et alla saluer ses amis. Il déposa un baiser sur la joue de sa cousine préférée, puis échangea de viriles poignées de mains avec Bradley et Chuck. Il remarqua que sa cousine, malgré son masque, peinait à dissimuler un certain trouble. Il espérait que ce n'était rien de grave. En tout cas l'heure était mal choisie pour une conversation en privé... Regulus se lança donc dans un aimable babillage sur la fin de l'année, les vacances, la nouvelle équipe nationale de Quidditch. Des banalités... Après tout, quand tout vous échappe, que le monde s'effrite, et que la réalité vous déçoit... que reste-t-il à faire, à part se cramponner aux apparences ?

Regulus observait Sirius du coin de l'oeil et la rage difficilement contenue par son frère lui faisait de la peine.
''Un lion en cage...'' , songea-t-il. Il allait se diriger vers lui pour essayer de rendre son humeur moins maussade, lorsque Sius renversa sa coupe de champagne sur le tapis.

S'en suivit une légère confusion. Oh bien sûr un commando d'elfes de maisons sur-entraînés se précipita aussitôt pour réparer l'incident. Mais ces quelques secondes furent suffisantes pour que Regulus puisse se rapprocher de sa blonde cousine, et murmurer à son oreille :
- Est-ce que tout va bien, Cissy ?

Après tout, il avait toute la soirée encore pour se rapprocher de Sirius. Et il était peut-être plus prudent d'attendre qu'il se soit un peu calmé.

15 juillet 1975, cela faisait 15 jours que Daisy avait fêté ses 17 ans, la majorité chez les sorciers, et tout un tas de nouvelles possibilités qui s'ouvraient à elle... ou pas...
Ce soir avait lieu la soirée annuelle des Malefoy, organisée par Abraxas et sa femme. Les Blackstone y étaient conviés pour la quatrième année consécutive, et c'est avec une fierté et un orgueil non dissimulés qu'Edgar et Thyme s'étaient préparés toute la journée. Bien sur, les quatre filles y étaient aussi invitées et c'est Daisy qui avait du se charger, sur ordre de son père, de préparer les tenues, les coiffures et les accessoires de ses sœurs. Il comptait sur elle pour faire des filles Blackstone la vitrine parfaite de sa famille. Belles et élégantes, polies et courtoises, de véritables futures femmes au foyer, mariables au plus tôt, en espérant qu'aucune d'elles ne lui resterait sur les bras.
Prêts en avance, les six membres de la famille transplanèrent jusqu'au manoir Malefoy. En bon patriarche qu'il était, Edgar jeta un dernier coup d'œil à sa femme et à sa progéniture. Il épousseta sa veste et son haut de forme et passa devant SES femmes tout en progressant vers l'entrée principale. Enfin ils entrèrent dans le domaine de son ami, le redoutable et redouté Abraxas Malefoy.

La famille Blackstone semblait d'un point de vue extérieur une famille parfaite. Sir Edgar Blackstone, un homme droit dont le statut et le rang social était des plus prestigieux, exerçait au ministère depuis près de 20 ans, il avait gravi les échelons jusqu'à son poste actuel, avec une trentaine de sorciers sous ses ordres directs. Sa femme Thyme et lui s'étaient mariés et avaient donné naissance à quatre adorables filles, aussi belles qu'intelligentes. Leurs journées étaient rythmées au gré des nombreux percepteurs qui venaient leur enseigner tout ce qu'une jeune sorcière de bonne famille doit savoir d'après Sir Blackstone. Ainsi la musique, la danse, l'histoire, les arts, les sciences, l'arithmétique, l'algèbre, les potions, le maniement de la baguette ne leur étaient bien évidemment pas inconnus. Edgar se faisait un point d'honneur à l'éducation de ses filles afin de leur trouver un bon parti lorsqu'elles atteindraient enfin leurs majorités.
Une famille parfaite....... Aux yeux de Daisy, son père était loin d'être celui décrit par son entourage social. C'était un homme froid, méprisant et méprisable, dur et autoritaire, qui n'hésitait pas à casser ses filles dès que l'occasion se présentait, les traitant comme il les considérait, comme des futures génitrices qui engendreraient l'héritier de sa lignée, celui que sa femme n'avait pas pu lui donné.Thyme n'était pas vraiment non plus la mère aimante et maternelle comme elle le prétendait auprès de ses amies avec qui elle aimait boire le thé; mais une femme qu'on pourrait qualifier de garce arrogante, distante, manipulatrice, glaciale et parfaitement indifférente. C'est donc elle, l'ainée de la famille qui jouait ce rôle auprès de ses trois sœurs, les protégeant, les couvrant lorsqu'elles faisaient des bêtises, subissant les colères d'Edgar et les punitions à leur place.
Voilà ce qu'était la réelle famille Blackstone, celle que personne ne voit, celle qui n'existe qu'à l'intérieur des murs froids et impénétrables de leur résidence.

Alors qu'ils pénétraient dans la hall, Daisy enfila son loup, noir satiné, agrémenté de perles et de plumes aux tons assortis, seul élément de sa tenue qui la différencierait de celle de Narcissa. Bien sur, c'était loin d'^tre une coïncidence puisqu'elles avaient prévu, quelques semaines auparavant, un plan pour contrecarrer ceux de Black/Malefoy et le futur mariage de Lucius et Nana.
Daisy balaya la salle du regard à la recherche de visages familiers et reconnu un petits groupes dans lequel se trouvaient ses meilleurs amis. Elle irait les rejoindre dès qu'elle en aurait fini avec ses devoirs de jeunes filles parfaites, auprès des invités et de l'hote qu'allaient saluer ses parents.
Les poignées de main hypocrites, les sourires prétentieux, la courtoisie et l'amitié feinte...son père les menaient d'une convives à l'autre ponctuant ses salutations de: "Vous connaissez mes filles,.. Daisy, l'ainée, une parfaite petite sorcière au foyer" (et de tout un tas de compliments à son propos dont la jeune femme n'avait jamais été félicitée), accompagné des chuchotements de sa mère: "Tiens-toi droite", "Souris"...Elle sentait les regards posés sur elle comme une précieuse marchandise, un trophée auprès duquel s'afficher. A croire qu'il voulait la vendre au plus offrant de la soirée, surtout maintenant qu'elle était majeure....
Finalement, après une bonne quinzaine de minutes, interminables, son père la libéra. Enfin, disons plutôt qu'absorbé par sa conversation avec un ministre, il ne l'avait pas vu s'éclipser. Daisy se dirigea vers le petit groupe d'amis, et avant même d'arriver à leur hauteur, elle stoppa net. Bradley était là. Ils ne s'étaient pas reparlés depuis l'incident du hall d'entrée et ils s'évitaient sérieusement. Leur dispute avait été violente, et la jeune femme, odieuse avec son ami. Elle alla donc se positionner dans un coin de la salle et salua d'un geste de loin Rég, Rosa, Brooke et Chuck. Croisant le regard de Narcissa, elle l'invita à venir la rejoindre afin de passer à l'action.
Avant que celle-ci ne vienne, la jolie blonde remarqua Sirius, qui commençait déjà à se faire remarquer. Rebelle jusqu'au bout des doigts celui-là, sans masque, renversant volontairement sa coupe, que ferait-il d'autre pour foutre en l'air cette soirée et provoquer un peu plus son père ? Elle le fixa, le regard rempli à la fois de lassitude et d'admiration, de mépris et d'envie. Elle, elle n'avait pas ce cran de s'opposer ainsi à toute sa famille. C'est bien ce qui les avait d'ailleurs éloigné, leur réaction opposée à la soumission paternelle.

Narcissa Black fit enfin son entrée et un sourire charmeur illumina le visage pâle de Bradley. Ce soir, sa petite amie était radieuse et personne ne semblait pouvoir rivaliser avec sa beauté. Faisant un pas en avant, il accueillit la jeune femme en lui tendant une main galante qu'elle s'empara avec un certain empressement. Après avoir salué Chuck, Narcissa lui déposa un baiser furtif sur les lèvres et le jeune femme fut décu malgré lui. Cela faisait plusieurs jours qu'ils ne s'étaient pas vus et il avait esperé que leurs retrouvailles soient plus.. heureuses ? Quelle était la raison de la mine préoccupé de sa petite amie ? Etait-elle si peu heureuse de le retrouver ? C'était avec ces questions déplaisantes en tête que le jeune homme salua Brooke puis Rosabelle.

Vidant d'un trait une flute de champagne, Bradley constata l'absence de Daisy. Il était pratiquement impossible que les Blackstone n'est pas été invités à la soirée, leur famille étant très proche de celle des Malefoy. De plus, Brad désirait voir où en était sa relation avec Daisy suite à leur dispute dans le Hall d'Entrée. Cherchant une dernière fois des yeux un membre de la famille Blackstone, le jeune homme reporta son attention sur Chuck. Son meilleur ami avait-il conscience de la discussion qu'il avait entretenu avec son ex petite amie quelques jours plus tot ? Au comble du desespoir, l'aveugle avait imploré son aide. Satisfait de la tournure qu'avait prise leur relation, Brad avait refusé de servir de médiateur entre son meilleur ami et elle. Comment Sue avait-elle pu penser qu'il accepterait de l'aider à rétablir une relation qu'il désaprouvait ? Stupide.

Bradley vint se mettre derrrière Narcissa et passa ses bras autour de son cou. A son grand désarroi, la jeune homme se dégagea de son emprise sans lui accorder le moindre regard. Las de tenter de dérider le visage préoccupé de sa petite amie, le jeune homme poussa un soupir et se laissa tomber sur une des chaises hors de prix des Malefoy. Si Cissy lui en voulait pour quelque chose, elle finirait forcement par venir lui en parler un jour.

C'est avec une moue boudeuse que Bradley assista à l'arrivée des Black par la cheminée du Hall d'entrée. Il s'étonna néanmoins de la présence de Sirius. Le rebelle de la famille avait fini par être dressé ? Non, certaines personnes étaient faites pour être des parias, des taches dans un tableau de perfection. Sirius avait beau mettre son plus costume et afficher ses sourires hypocrites, il restait ce qu'il avait toujours été : le furoncle caractéristique de la plupart des familles nobles du monde de la magie. Comment Orion pouvait-il continuer à croire que son fils était voué à vivre parmi la haute societé ? Sirius était un lion et ils étaient la cage. Une cage en or contre laquelle un fauve - aussi fort et puissant soit-il - ne peut rien.

Les deux fils Black vinrent à leur rencontre et Bradley, toujours assis dans son fauteuil, les accueillit avec un sourire glacial. Ignorant royalement Sirius qui se servait une coupe de champagne, le Serpentard reporta son attention sur son ami Regulus qui semblait beaucoup plus à l'aise que son imbécile de frère. Promenant à nouveau son regard sombre sur les invités présents, il écouta d'une oreille distraite les discussions banales de ses amis et sursauta quand des Elfes de maison vinrent nettoyer les dégats - probablement volontaires - de Sirius.

Sirius, mêmes les rebelles dans ton genre devrait savoir remplir une coupe de champagne correctement.

La legerté de ses paroles contrastaient terriblement avec le regard infiniment glacial qu'il posa sur Sirius.

Chuck, après avoir fait la bise à sa meilleure amie et accueilli les autres personnes arrivant, ne manqua pas de remarquer l'arrivée de la seconde partie de la famille Black. A leur tête, Orion, froid et fier, comme à son habitude, sa femme et Regulus le suivant fidèlement, sans broncher et en affichant un sourire détendu. Enfin, la personne qui se fit le plus remarqué fut Sirius, classe à son habitude, et affichant un visage renfrogné... Sans masque. c'est ainsi que la plupart des femmes occupant la salle se mirent à papillonner des yeux tandis que le bellâtre s'avançait d'un pas rageur à peine contrôler dans la direction opposé de sa petite famille. Regulus les rejoignit, et Chuck lui serra la main, lui adressant un sourire, tandis que Sirius saisissait un verre de champagne. Qu'il renversa sur un tapis.

A part la troupe d'elfes de maisons, on n'entendit que la phrase de Bradley résonner dans la salle.

" Sirius, mêmes les rebelles dans ton genre devrait savoir remplir une coupe de champagne correctement. "

Chuck grimaça. Lui qui projetait de s'eclipser pour aller saluer son ami, vit ses ambitions réduites au néant par Bradley. Le jeune homme ne doutait pas que la réaction serait rapide, et de mauvais augure - pour qui, il ne savait pas vraiment.
Ne désirant pas choisir entre son meilleur ami et son ami d'enfance, la Serpentard discerna Daisy - étrangement habillée comme Narcissa, à part un masque différent -, dans un coin de la salle, et partie dans sa direction pour la saluer. Arrivé à sa hauteur, la jeune femme ne sembla pas le remarquer.

Chuck avait appris dernièrement que Daisy venait de fêter son 17eme anniversaire, et qu'elle était donc majeure. Il était persuadé qu'elle n'en était pas peu fière, et après lui avoir signalé sa présence par un toussotement discret, l'embrassa sur la joue.

" Salut Day. Bon anniversaire ! "

Il adressa un beau sourire à la Serpentard, puis se tût, ne sachant trpo que rajouter. Un peu plus loin, son père et sa mère, tout sourire, discutaient avec un vieux monsieur dont les rares cheveux restant accrochés sur ses tempes ne devaient pas être étrangers à un sort. Il détourna le regard devant le coup d'oeil glacial que lui jeta Anthony, comme une reproche informulée.
Il n'avait pas envie d'avoir à confronter son père lors de cette soirée, et préferait faire profil bas. D'un signe de tête, il indiqua à Daisy qu'ils se reverraient plus tard dans la soirée, puis revint sur ses pas, trouvant Bradley et Sirius en pleine altercation. Sans un regard pour ces deux là, qui commençaient à le gonfler avec leurs gamineries futiles, il se dirigea vers les toilettes les plus proches.

Une fois à l'intérieur, il s'aspergea le visage d'eau fraiche, et s'observa dans la glace. Sans son loup, il avait l'air monstrueusement fatigué. Son père venait de lui annoncer que, dès sa sortie de Poudlard, il aurait un service à lui rendre. N'ignorant pas le bandage qui recouvrait en permanence l'avant bras gauche de son parternel depuis quelques semaines, et ayant entendu parlé plusieurs d'une puissance insoupçonnée venant d'un sorcier fabuleux, de la part de ses parents, le jeune homme n'ignorait pas totalement la nature du service.
Cette idée le rendait nerveux, il ne savait pas quoi faire.

Il ne voyait pas en soit le problème de jurer fidélité à ce sorcier, mais il pensait à ses amis. Que feraient-ils ? Et lui, que ferait-il ? C'était encore trop jeune dans sa tête d'adolescent, et il avait besoin de temps pour y penser, y réfléchir. Seulement, il ne doutait pas que si il refusait d'obéir à son père, il devrait partir loin, très loin.

Et vite.

Margaud sourit pour la première fois de la soirée, lorsqu'elle vit le beau et gentleman Lucius s'avancer vers elle. Enfin la compagnie qu'elle attendait tant, cette soirée serait sans doute l’une des plus belles de sa vie. Jusqu’au discours d’Abraxas, bien sûr. La jeune fille attrapa le visage du jeune homme dans ses mains lorsqu’il s’approcha d’elle, et lui caressa tendrement la joue, les yeux brillants de sincérité dans les sentiments qu’elle pouvait ressentir pour le jeune homme. Il lui baisa la main et Margaud lui sourit tendrement avant de serrer sa propre petite menotte glacée dans celle de son cher et tendre.

Elle n’aurait pu se douter une seule seconde que chacun pensait que cette soirée avait été organisée pour annoncer les fiançailles de Lucius Malefoy et de Narcissa Black. Cette annonce aurait fait beaucoup de cœurs brisés, notamment pour Bradley, puis pour elle-même. Seulement cette annonce ne se fit pas, et lorsqu’Abraxas prit la parole, son discours fut tout autre.

« Voyez-vous mes chers, nous sommes aujourd’hui dans un monde qui a trop changé, qui s’est trop souillé, au contact de ces vermines de moldus, qui nous envahissent un peu plus tous les jours. »

C’était probablement une mauvaise plaisanterie de sa part, une petite farce pour tenir ses invités en haleine, le temps pour lui de captiver tout le monde et d’annoncer qu’un buffet allait être mis en place dans le fond de la salle. Non, aucunement. Dans le ton de sa voix, dans le froid et le silence qui régnaient dans le manoir, Margaud ne put que comprendre que ce discours était sérieux. Elle ne sut d’ailleurs si c’était Lucius qui avait resserré son étreinte le premier, ou si sans s’en rendre compte, elle avait involontairement forcé sur ses doigts, comme crispée par l’annonce qui était en train de se faire.

Ainsi, les moldus étaient de la vermine. Son père, qui avait combattu chez les moldus le temps de la seconde guerre mondiale, était une de ces vermines. Margaud sentit le sang lui monter aux joues, et son ventre lui tiraillait de l’intérieur. Aussi prit-elle volontiers le verre de Champagne que lui tendait Lucius, en avalant d’une traite une très longue gorgée. Elle ne pouvait se résoudre à l’idée que chaque invité de cette soirée pourrait tuer son père d’un seul coup de baguette magique, sans même penser à la famille qu’il pouvait avoir, juste car la haine qu’ils pouvaient ressentir pour les moldus étaient plus forte que tout. L’idée de quitter la soirée, cette petite fête organisée en l’honneur des sangs-purs, lui traversa l’esprit mais, déglutissant avec force, la jeune fille se résonna. Elle venait d’assister en traitre à une révélation des plus importantes, elle saurait retourner, le moment venu, la situation à son avantage. Peut être pas maintenant, mais quand cette société grimperait les échelons, elle saurait très certainement quoi faire…

« Ton père a réussi à tenir en haleine toute une assemblée. Le roi de la soirée. Je sais de qui tu tiens, à présent… » dit-elle en lui déposant un baiser sur la joue.

Les parents de Vitany Brown étaient deux sorciers des plus respectés. Beaux, charmeurs, intélligents et machiavéliques. Ils faisaient incontestablement partie de l'élite, de la communauté des nobles au sang pur. Ceux qui se réunissent et ceux qui voient grand. La mère créatrice de mode, le père dirigeant leur société. La marque Brown était une des plus prisées chez les magiciens fortunés à travers le monde. Ce soir d'ailleurs, beaucoup porteraient des créations de sa mère. Parents froids et détestables, mais homme et femme de société agréables.

Vitany avait toujours été plus mature que la normale, et s'était très vite, et sans peine, détachée de ses parents indignes de lui accorder un quelconque amour, leurs coeurs étant froids comme de la pierre. Aussi arrivait-elle seule chez les Malefoy, famille respectable et respectée. Ses deux géniteurs avaient encore à faire.

Lucius Malefoy était un des rares à être estimé de l'infecte Vitany Brown. Mais d'autres de ses proches seraient également présent. Des proches qu'elle voyait peu, et à qui elle accordait peu de son temps mais qui restait ses proches. Froide, manipulatrice, noire, la Serpentard n'en restait pas moins une amie loyale.

Elle était vêtue d'une robe de sa mère, évidemment, ce genre de soirée lui permettait également de se mettre en avant, et peut être embobiné la femme, soumise ou frustrée d'un homme important, prête à dépenser la fortune pour mettre son mari en colère et enfin lui montrer qu'elle existe. Une robe longue, d'un bordeau profond, robe en bustier et épousant toutes ses formes presque avec indécence, un collier de perles d'or autour du cou et les boucles d'oreilles assorties. Des escarpins de couleur or et dont le talon aurait fait perdre l'équilibre de n'importe quelle fille non habituée à s'afficher de la sorte depuis des années. L'étiquette, toujours. Son loup recouvert de velour avait la même teinte que sa robe.

Glaciale, elle fit son apparition dans le hall cherchant de ses yeux sombres un visage familier caché derrière des artifices. Abraxas Malefoy. Vitany s'avanca vers le maitre des lieux et lui serra la main, bien sûr, il l'a reconnu.

- Bonsoir Abraxas. Cela promet d'être une mémorable soirée. Nathanaël et Néféli ne vont plus tarder.

Le sourire hypocrite qu'elle afficha lui meurtrit les joues, voila bien longtemps qu'elle n'avait pas effectué ce geste. Elle l'appela par son prénom, Vitany Brown était considérée comme une adulte et une habituée des soirées du respectable, tout du moins en apparence, homme.

Une musique froide, mais noble tout comme le gratin d'invités résonna contre les murs du manoir, et Vitany s'avanca dans la foule, sans s'encombrer des quelconques politesses fausses. Elle reconnu au loin le petit groupe formé des invités de son âge, élèves à Poudlard, amis si l'on pouvait dire.

La brune les reconnu sans peine, et se rappela de la manigance de Daisy et Narcissa. Elle ne put donc accorder plus d'importance à ses meilleures amies comme elle aurait voulu le faire. Une fois de plus, et preuve qu'elle avait encore en elle un peu d'humanité, elle sourit, posant ses yeux sur chacun des adolescents.

Etaient-ils tous la? Qui d'autre était invité ? Vitany n'accordait que peu d'importance à ces mondanités. Elle était venue parce qu'elle le devait. Un devoir. Elle se fichait des parents , des familles présentes. Des vieux riches qui lui feraient la cour, une fois de plus. Des femmes lui demanderaient, pour la forme, comment allaient ses parents. Vitany se fichait de tout. Vitany sombrait, et peu le voyaient. Son esprit semblait trop encombré que pour pouvoir s'intéresser à des choses futiles, qui ne l'étaient pourtant pas.

Le masque qu'elle portait avait le bénéfice de cacher aux autres ses yeux cernés et son teint plus que pâle. La pièce résonnait, emplie de grandes gens, de diamants, d'hypocrisie, et son corps avait beau être la, elle restait absente, comme toujours ses derniers temps.

Et voila que se faisait entendre le discours de Malefoy Senior, Vitany sortit quelque peu de son indifférence et tendit l'oreille. Dumbledore mauvaise, à mort les moldus, les sang de bourbes et leurs semblables. Un homme pouvait tout changer. Un mage noir montant... Vitany le savait. Brusquement, elle se tourna vers l'homme qui parlait et ses yeux s'allumèrent enfin. Lorsqu'il acheva son discours, la jeune femme dévisagea ses deux meilleures amies l'une à la suite. Et elles comprirent, Vitany en savait plus. Un homme de main passa près d'eux et le bras de la peste s'empara d'une coupe du meilleur champagne, coupe qui monta bien rapidement à ses lèvres.

- Nous allons enfin voir qui a l'audace d'assumer ses opinions.

Vitany parlait, de sa voix plus glaciale encore que d'accoutumée. Bradley, Narcissa et les autres avaient entendu le discours, tout aussi bien qu'elle. Cette nuit serait capitale.

Sirius Black jeta un regard degouté à Bradley qui ne le démonta pas le moins du monde. Le Serpentard était tellement habitué aux manifestations de haine à son égard qu'il en était devenu imperméable.

Comment va ton père ? Il doit être ravi que son brave petit caniche s'affiche parmi les riches héritiers de sang-pur, non ?

Son père ? Victor se moquait eperdument de la présence de son fils à cette soirée. Seule sa propre reputation lui importait. C'était sa mère qui accordait énormement d'importance à la reputation de sa famille et qui avait insisté pour que Brad la suive à cette réunion de bourges friqués et imbus de leur personne. Bradley avait beau être fier de son statut et de son sang, il n'appreciait guère les soirées ou seuls les comptes en banque et les promotions avaient de l'importance. Après l'avoir traité de fouine, Sirius lui reversa sa coupe de champagne sur la pantalon. Le liquide froid le fit sursauter et son regard sombre se perdit quelques instants dans les dégats que l'action puérile de Sirius avait provoqué. Son pantalon était foutu !

Bradley détourna son regard de glace de Sirius, ignora celui chargé de reproches qui Regulus posa sur lui et se leva de son siège pour aller chercher une serviette. La soirée serait assez longue pour lui permettre de répliquer où se venger. Pour l’instant, il désirait qu’on le laisse tranquille afin qu’il puisse remettre un peu d’ordre dans ses idées. Bon sang, c’était quoi le problème de Narcissa ? Oh et puis tant pis, il ne gâcherait pas sa soirée à essayer de décoder l’étrangeté du comportement féminin.

Du coin de l’œil, le jeune homme vit Chuck disparaître dans les toilettes du manoir et un rictus agacé se peignit sur son visage de marbre. Son meilleur ami avait tendance à se la jouer très mystérieux en ce moment. Bien qu’il pouvait comprendre le désir de se retrouver un peu seul, il ne pouvait cautionner les secrets qu’il s’évertuait à lui cacher. Etait-il si peu digne de confiance ? N’avait-il pas suffisamment manifesté sa fidélité pour mériter un peu plus de considération ?

Alors qu’il vidait sa coupe, son regard se posa sur les Blackstone qui venaient d’arriver. Comme d’habitude, sa meilleure amie était radieuse et..portait la même robe que Narcissa ? Sans doute une grossière erreur. Prendrait-il le risque d’aller à sa rencontre ? Non, il n’en avait aucune envie. De plus, c’était à elle de venir s’excuser pour son comportement ! Jamais un de ses amis ne l’avait humilié comme elle avait osé le faire devant Donagan. Si elle désirait faire renaître leur amitié, elle avait intérêt à assurer !

Après avoir salué Brionan qui était très en beauté avec son élégante robe noire, Brad rejoignit Euphorion qui se tenait près de sa mère tel un garde du corps. Tirant son cousin hors de la foule, le Serpentard s’apprêtait à faire part à son confident de ses inquiétudes à propos de Cissy quand un silence soudain s’installa dans le manoir. Du haut d’une estrade, Abraxas s’apprêtait à faire un discours.

Une nouvelle ère ? De quoi parlait-il ? Sa pensée se précisa quand vint le sujet des moldus et des sangs impurs qu’il considérait - à juste titre - comme de la vermine qui ne tarderait pas à les envahir. Du coin de l’œil, Brad observa son cousin qui buvait littéralement les paroles d’Abraxas. Seul son regard glacial indiquait qu’il trouvait les propos de Mr Malefoy révoltait.
"Que les êtres qui le méritent reviennent sur le devant de la scène, que la pureté règne à nouveau ! Que les parasites disparaissent de ce monde ! "
Emballé par les paroles du vieil homme, Brad poussa un cri de joie et frappa bruyamment dans ses mains. Abraxas avait raison, la pureté avait été mise à l’écart par de la vermine, des parasites et il était tant que les choses changent ! Les sorciers étaient beaucoup plus puissants que les moldus alors pourquoi ne prenait-ils pas le pouvoir ? Les plus forts devaient dominer les plus faibles, c’était comme ça que les choses devaient se passer ! Ne faisant pas plus de considération que cela au départ de son cousin, degouté par tant de haine, Bradley écouta la suite du discours d’Abraxas avec attention. Dumbledore était bel un très mauvais directeur qui prônait l’amitié sorciers-moldus alors que c’étaient tout simplement deux choses incompatibles, l’une prévalant sur l’autre ! Les nouvelles génération de sorciers seraient pervertis si on continuait à faire croire que l’égalité du sang existait. Tout comme la majorité des invités, Bradley poussa des cris de rage à l’encontre du directeur de Poudlard
"[…]Un Sorcier à enfin eu la bravoure de se rebeller contre cela ! Il est bien plus puissant que vous est moi, et je ne dis pas cela en nous sous-estimant, mais voilà, dans très peu de temps, il sera en mesure de renverser tout cela, d’exterminer la vermine impure et de donner aux traîtres le sort qu’ils méritent ! Mes amis, mes frères, il est de nôtre devoir, il est de nôtre rôle, il en va même de nôtre honneur que nous l’aidions dans la longue mais noble tache qui l’attend !"
Un sorcier s’était rebellé contre le règne moldu ? Qui donc ? D’après Abraxas, il semblait posséder une force immense et était sur le point de mettre une place une action d’extermination massive de moldus. Pour la première fois, le jeune Serpentard eut un doute. Etait-ce bien raisonnable d’en arriver la ? La mort de tant de gens étaient-elle nécessaire pour imposer la suprématie de la magie ? Il n’en était pas sur. De plus, la Mage noir semblait avoir besoin de partisans pour parvenir à ses fins. Espérait-il réunir une armée assez puissante pour éradiquer la race moldue ? Cette idée lui fit froid dans le dos. Il avait beau détester les moldus et la façon dont ils les avaient réduits à la clandestinité, il ne pouvait cautionner un massacre à grande échelle, sang-pur ou non. D’un pas lent, il rejoignit Euphorion qui s’était assis sur le perron et lui adressa d'une parole d'une voix neutre.
Un massacre à grande échelle ? Ce mec est completement cinglé !
J'ai un mauvais présentissement. Si ce Mage noir arrive à ses fins, on court tout droit à la guerre civile.
Ca n'a pas l'air d'effrayer ce tas de snobinards répondit Brad en désignant la foule qui s'était pressée autour du missionnaire.
Las, il poussa un soupir et posa sa tête sur l'épaule de son cousin.

Attendant Narcissa dans un coin de la salle, Chuck vint la saluer et lui souhaiter son anniversaire. Elle le gratifia d'un sourire et d'un "merci" à peine audible puis le laissa repartir à ses occupations. Il semblait aussi à l'aise qu'elle ce soir d'être dans la même pièce que ses parents...
Daisy reporta son attention sur Brionan qui venait d'arriver avec toute sa petite famille. Elle regarda la parfaite petite famille évoluer au travers des convives avec une envie cachée, celle de faire partie d'une famille unie et aimante comme la sienne.

Alors qu'elle s'apprêtait à aller rejoindre son amie, la musique s'évanouit et laissa place à la voix grave et charismatique d'Abraxas qui commença son discours. Narcissa profita des premières paroles de Sir Malefoy pour se faufiler jusqu'à elle afin qu'elles procèdent à l'échange de masques et ainsi de leur identité. La vipère la suivit du regard avec un petit sourire amusé, même si le plan ne fonctionnait pas, elles en rigoleraient pendant longtemps. Enfin....le rire cacherait la tragédie du mariage forcé des deux futurs amants contraints de s'aimer par la simple volonté de leurs parents.

(Daisy en mode Narcissa)

Le discours était à l'image de celui qui le déclamait, complétement extrême et fanatique. Bien que la jeune femme adhère à la majorité des idées qu'il contenait, la solution finale en était pour le moins radicale. "nos propres enfants sont en danger, l’éducation qu’ils reçoivent est elle aussi parasitée, depuis que cet incapable, cet âne de Dumbledore tien les rênes de Poudlard", il ne fallait pas exagérer tout de même, les cours qu'ils recevaient étaient intéressant et loin d'être perverti par une quelconque volonté de corrompre les élèves. Daisy observa d'un coin de l'œil son père et ne fut pas surprise de voir son regard s'illuminer aux paroles de l'homme qui deviendrait son gourou. Les idées qu'Abraxas véhiculait, elle les avait entendu depuis qu'elle était en âge de comprendre, et Edgar et Thyme se rallieraient forcément à sa cause. D'ailleurs, Sir Blackstone obligerait sans aucun doute ses chères filles à s'y contraindre. L'hote de la soirée évoqua ensuite la montée au pouvoir d'un homme qui les réunirait tous sous un seul et même objectif, anéantir les moldus et les réduire à l'état qu'ils méritent, le néant; la jolie blonde resta stupéfaite. Bien sur, elle détestait ces êtres-là, mais aller jusqu'à les "exterminer", cela allait beaucoup trop loin pour qu'elle puisse applaudir ses propos. Mais ce n'était apparemment pas l'avis des personnes présentes dans cette pièce qui joignirent leurs applaudissements à des acclamations méprisantes et haineuses.

Daisy profita que toute l'attention se porte sur le messager venu répandre la bonne parole, comme un bon adepte faisant sa propagande et se faufila jusqu'à Lucius, lui faisant un signe de la main, un sourire un peu niais aux lèvres. Elle s'approcha de lui et Margaud tout en finesse et dit à l'adresse de la jeune brunette :

- Bonsoir, tu es bien ravissante dans ta petite robe, et tes chaussures un délice, et ton vernis...dit-elle en saisissant la main de la jeune femme, celle-là même qui tenait celle de Lucius....tout simplement splendide...tu ne l'as pas trouvé au nouveau salon de beauté dans la grand rue, par hasard ? Et toi ? Comment trouve tu mes boucles ?...renchérit-elle en montrant ses lobes d'oreilles à deux centimètres des yeux de Margaud....

- Bon Margaud, tu m'excuse, je t'empreinte ton cavalier... dit-elle en saisissant la main du jeune homme en l'entrainant à l'écart. Il ne fallait pas risquer que la brunette découvre le stratagème. Elle connaissait, contrairement à Lucius, assez bien Daisy, et ne voulait pas être découverte.

Et oui, elle se devait d'être la plus pintade possible afin que le dégout de Lucius envers Narcissa le pousse à réclamer à son père d'annuler cette union.