Après une nuit mouvementée » Aria » Terminé.

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Le jeune homme dégingandé qui s'extirpait maladroitement des Trois Balais se frotta les yeux comme dans l'espoir qu'ils cessent de grincer.
Sirius Black avait passé une assez mauvaise nuit, et il tentait maladroitement de cacher ses ecchymoses et ses plaies sous son uniforme. Il faisait froid car c'était encore le matin et il n'avait pas de veste. Il balança la tête en arrière et ramena ses bras sur lui. Ca le réchaufferait peut-être.

La veille avait été dure, comme l'étaient toutes les nuits de pleine lune... Mais cette fois ça ne s'était pas passé exactement comme prévu.
Rémus s'était transformé et il avait montré une rare violence à leur égard. Ils avaient du finir par enfermer Lunard dans la cabane hurlante, et s'enfuir comme des voleurs. Patmol avait pu récupérer ses vêtements, mais il avait manifestement oublié son manteau là bas. Il n'osait pas imaginer l'état de ses affaires quand il irait les chercher tout à l'heure.

Transi de froid, il regretta de ne pas être resté plus longtemps aux Trois Balais où il faisait chaud. James, Peter et lui étaient sortis précipitamment et s'étaient changés dehors. James et Peter avaient préféré rentrer au camping mais Sirius se sentait d'humeur vagabonde. Il était resté errer dans Pré-Au-Lard jusqu'à l'ouverture des échoppes. Il s'était alors réfugié aux Trois Balais. Mais malheureusement il avait omis un détail.
On était en vacances. Et en vacances, des hordes d'élèves de Poudlard envahissaient le village pour y camper. Quand il s'était rendu compte de son erreur, il était un peu trop tard.

- Là bas ! Là bas ! C'est Siriiiuuuuus ! Siriuuuus Black !! Oh, il m'a regardé !

Bah oui je t'ai regardé pov'glande, quand j'entends mon nom gloussé de cette manière forcément je m'retourne...

Des groupes de premières années le regardaient avec de grands yeux mouillés, pleins d'espoir. Sirius soupira; pas d'échappatoire.
Près du comptoir, il remarqua plusieurs filles de cinquième année qui l'observaient elles aussi, visiblement étonnées par son apparence débraillée - qui ne lui donnait apparemment que plus de charme...
Le jeune Black rejeta ses longs cheveux bruns en arrière et desserra sa cravate, sous les frémissements de la gente féminine. Il paya sa bièraubeurre et prit résolument la direction de la porte, qu'il claqua bruyamment derrière lui, afin de décourager toute éventuelle admiratrice.

Il en était là de ses observations intérieures lorsqu'il entendit des pas dans son dos.
Soupirant, il pressa le pas et ses mains autour de ses bras.

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Petit footing matinal... Chez Ariana, le footing consistait à partir de la tente en faisant de grand geste à Clint sous les encouragements en trotinant, et après qu'elle soit assez loin pour qu'il ne la voit plus, c'était rendez vous au marchand de glace le pas trainant. Pas qu'elle soit feignante, mais courir sous cette chaleur n'était pas sa tasse de thé. C'était donc ainsi qu'elle prétendait faire son footing, habillé d'un simple jogging, pot de glace en main et cuillère en bouche. Elle déambulait depuis une bonne heure dans les rues de Pré-au-lard, calculant combien de temps lui prendrait ce sport si elle le faisait vraiment, et se disant dans un haussement d'épaules qu'il lui restait bien une bonne demi-heure.

S'arrêtant devant chaque vitrine, ses yeux pétillants dès qu'elle croisait une paire de chaussure ou un sac à main. Pourquoi... Pourquoi était-elle censée courir ? Elle pourrait dévaliser les magasins en ce moment... Enfin, revenir avec une centaines de sacs n'était pas la solution. Lachant un soupir las, elle reprit sa marche, avalant une nouvelle cuillerée de glace parfum chocolat.
Le doux vent matinal lui fouettait les cheveux, et le ciel oranger laissait place à son habituel teinte bleue. Occupée à admirer le paysage, la tête dans les nuages, Ariana ne fit pas attention aux folles furieuses qui venait de lui rentrer dedans. Résultat : Glace par terre... Qui avait osé gacher le moment de détente d'Ariana Osgood ?!

Se retournant d'un geste vif, elle regarda avec pitié des filles entre 11 et 16 ans, toute en train de crier à qui mieux mieux un nom qu'elle connaissait bien. Sirius... Apparemment il n'était pas loin. Pas besoins de chercher, il suffisait de suivre ses groupies et on le trouvait à tous les coups. Le voyant quelques mètres plus loin, fuyant sous les cris de ces pitoyables filles. Faisant un signe de tête à ce qui semblait être la meneuse de troupe, elle s'adressa à elle d'un ton mielleux et excité.

Hé les fiiilles ! Il a oublié sa veste au baaar ! On va pouvoir sentir son odeur à longueur-de-journée. Trop énorme !

Montrant les Trois Balais du doigt, elle se recula pour laisser passer le groupe de femelle en chaleur qui se précipitait déjà au bar. Un sourire moqueur au coin des lèvres, la jeune fille reprit sa route et se dirigea vers Sirius. Attrapant son bras, elle le fit se retourner, lui adressant un large sourire.

C'est bon elles sont parties... T'as plus de succès que dans mon souvenir dis donc.

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Mais punaise, qu'est ce qu'il faisait froid ce matin là !
Les pas continuaient derrière le jeune Black et il commençait à trouver cela particulièrement agaçant. Il n'était pas exactement enclin à nouer des relations féminines en l'instant présent.... Sirius allait se retourner pour prier celui - ou celle, plus probablement, qui le suivait de bien vouloir arrêter et passer son chemin, lorsqu'il entendit une voix suraigue dans son dos qui disait :

-Hé les fiiilles ! Il a oublié sa veste au baaar ! On va pouvoir sentir son odeur à longueur-de-journée. Trop énorme !

Il fut tellement étonné qu'il ne se retourna pas tout de suite. Il desserra son étreinte, il avait l'air débile comme ça. Il avait beau avoir froid, c'était sa faute s'il n'avait pas de manteau après tout. Doucement il passa la main sur sa joue droite qui le faisait souffrir depuis la veille. Il avait pu s'observer brièvement dans la glace des toilettes des Trois Balais, et d'après ce qu'il avait vu, Rémus ne l'avait pas loupé, la plaie était profonde. Mais s'il était allé à l'infirmerie, il aurait fallu qu'il explique pourquoi il était dans un état pareil. Trop compliqué, il préférait attendre de trouver un sort pour réparer lui même les dégâts.
Il espérait que son interlocutrice ne remarque pas trop son état. Il résolut de ne pas s'attarder s'il commençait à lui parler. Il ne fallait pas qu'elle lui pose trop de questions.

Sirius hésita un instant. Puis il s'arrêta et entendit dans son dos le souffle de celle qui l'avait appelé. Il sourit, une sportive cette fille ?
D'un coup il fit volte face quand elle l'attrapa par le bras.

-C'est bon elles sont parties... T'as plus de succès que dans mon souvenir dis donc.

Ariana, mais bien sûr... Il se pencha vers elle et lui fit la bise.
Il y avait une certaine morgue dans ses paroles. Sirius sourit d'un air ironique et fit une grimace à cause de sa joue.
Avec Ariana c'était pire qu'avec n'importe qui, il fallait qu'ils s'envoient des petites vannes toutes les minutes... Mais là il n'était pas d'humeur à le faire. Pas du tout.
Sirius Black se remit à marcher sans la regarder. Il ne fallait pas qu'elle remarque sa joue... Enfin de toute façon vu l'état de sa tenue, bon.

- Je prends ça comme un compliment. C'est l'été, Ariana, le soleil vous excite... Je t'avouerai que je m'en passerai bien. Merci pour ta feinte.

Il sourit encore à son amie. Elle était très douée pour ce qui était d'éloigner ses groupies.

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Essuyant ses mains moites sur son jogging, le sourire qu'Ariana arborait quelques instants plus tôt se muta en une grimace. La tenue débraillé de Sirius était déjà louche, mais la blessure présente sur sa joue l'alerta d'autant plus. Qu'avait il encore fabriqué ? D'accord, gryffondor était sinonyme de courage, mais pas besoins de se jeter dans la gueule du loup et chercher à tout prix une certaine adrénaline... La plaie était profonde, et apparemment, ce n'était pas le seul dommage qu'avait été infligé à son ami. Il était recouvert de bleues, d'ématomes, et les dizaines de plaies présentes sur son corps lui confirmait qu'il s'était bel et bien battu. Avec qui ? un troll ? Ce n'était pas de simples blessures superficiels cette fois.

- Je prends ça comme un compliment. C'est l'été, Ariana, le soleil vous excite... Je t'avouerai que je m'en passerai bien. Merci pour ta feinte.

Sortant de sa contemplation, Ariana s'esclaffa sans gêne. Le soleil nous excitait ?! Elle ne se sentait pas si différente à la vue du jeune homme, à part cette attirance cachée qu'elle gardait en elle depuis si longtemps, c'était devenu une habitude. Une habitude assez lourde... Elle ne voulait plus ressentir ce qu'elle éprouvait du temps où ils sortaient ensemble, mais c'était plus fort qu'elle... Elle devait donc l'assumer en permanence, et ne rien montrer. Pas si difficile que ça finalement, elle n'était pas comme ces groupies qui ramassait même les canettes de soda que Sirius jetait dans les poubelles, la jeune fille était différente.

Se raclant la gorge, Ariana plongea de nouveau son regard bleu dans celui de son ami, cherchant à trouver une réponse à ses questions. Mais comme elle s'y attendait, rien ne trahissait le garçon...

Qu'est ce qui s'est passé ?

Le ton inquiet qu'elle employait trahissait ses émotions... D'accord, elle était inquiète, certes, mais elle affichait aussi un air détaché, comme si elle était habituée à voir Sirius ainsi.

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- Qu'est ce qui s'est passé ?

Hum. Malheureusement elle avait posé la question, celle qu'elle n'aurait pas du poser - et d'ailleurs que pouvait-il faire d'autre que l'esquiver... ou lui mentir ? Sirius savait qu'Ariana était toujours attirée par lui. Cela se sentait, c'était ancré en elle comme une flèche dans son coeur de Serdaigle. C'était comme ça, cela avait toujours été comme ça et ce n'était certainement pas maintenant que ça changerait. Mais elle savait bien le cacher, et Sirius aurait pu ne pas le remarquer si il n'y faisait pas attention. Sa voix trahissait son émotion quand elle lui demanda ce qui c'était passé.
Il avait réussi à la faire rire mais ce n'était pas vraiment gagné pour autant - même, ce n'était pas gagné du tout du tout. Puisqu'elle voulait savoir.
Le gryffondor secoua la tête. Le sang suintait sur sa joue mais il ne sentait plus vraiment son corps. Toutes les plaies qu'il portaient faisaient renaître en lui le souvenir de Remus se transformant... Quel pauvre fou. Il était parti relativement tôt. Mais pas assez tôt. Pauvre Remus. Il devait être dans un sale état, lui aussi. Mais Sirius savait que cela passerait dans quelques jours.
Pour ce qui était de son état à lui, hé bien... Ses fringues étaient promises à la poubelle. Et il aurait mieux fait de ne pas trop s'agiter ; il avait des bleus partout, et de grosses plaies assez profondes. Mais Sirius Black n'était pas homme à se laisser abattre par un combat. C'était le genre d'homme à se relever immédiatement après.

Il sourit avec désinvolture à Ariana, comme si tout cela n'avait été qu'un jeu. Qu'il était beau quand il souriait comme ça. Toutes les filles en tombaient raides; mais cela devait réveiller d'autres souvenirs chez Ariana...
Il faisait toujours frais et Sirius était à moitié nu avec sa chemise déchirée et son pantalon dans le même état. Accélérant le pas, il dit d'un ton flamboyant et détaché, comme si de rien n'était :

- Rien de grave.

Puis son sourire disparut quand il voulut faire un mouvement brusque et qu'une plaie à son côté droit se rouvrit. Il grimaça mais essaya de ne rien laisser paraître.

- Je me les pèle vraiment trop, si on allait un peu plus vite ?

Ok, c'était nul comme sortie, et ok, Ariana ne s'y laisserait sûrement pas prendre, comme toute serdaigle qui se respecte, mais... C'était tout ce qu'il avait trouvé.

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- Rien de grave.

Rien de grave ? Il s'était vu ou quoi ?! On aurait facilement pu le comparer à un échappé d'Askaban avec sa coupe en brosse, ses vêtements déchirés et ses plaies profondes. Dans tous les cas, c'était peine perdu d'essayer d'en savoir plus. C'était toujours comme ça avec Sirius, il partait on ne savait où, et revenait dans un état pitoyable après avoir combattu avec on ne savait qui... Il gardait toujours une part de mystère, la première chose qui avait plus à la jeune fille.
Ariana haussa les épaules, pas la peine de l'assomer avec des tonnes de questions, il ne dirait rien. Et ce n'était pas plus mal... Elle n'était pas vraiment désireuse de savoir qui l'avait défiguré. Peut être était-il passé sous un troupeau de groupie après tout (ça devait faire mal). Très probable.

Si tu le dis...

Son ton désinvolte s'accordait avec la situation. Sirius avait une dégaine nonchalante, comme si sortir dans cet état était la moindre des choses, normal.

- Je me les pèle vraiment trop, si on allait un peu plus vite ?

Se laissant faire distancer par son ami, la jeune fille resta figée, ses traits tordus par la surprise. Froid ? Il faisait minimum 27 degrès... Et Ariana était beaucoup moins couverte que lui. Vêtue de son éternel jogging de non joggeuse, d'un simple tee-shirt blanc et les cheveux attaché en une queue de cheval, elle aurait toutes les raisons d'avoir plus froid que Sirius. Et pourtant elle avait des bouffées de chaleur incessantes.
Croisant les bras et se raclant la gorge, elle regarda Sirius avançé seul, un sourcil levé.

Tu te fiches de moi ? Je pourrais faire cuir un oeuf par terre... Allez Sirius...

Faisant quelques pas, elle le rejoignit et plongea son regard dans le sien. Un sourire au coin des lèvres, Ariana approcha ses lèvres de son oreille pour lui chuchotter quelques mots.

Cap de me mentir ?

Ah le cap ou pas cap... Que de bons souvenirs. C'était ça depuis une éternité, et ça avait été le début de leur relation...

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Tu te fiches de moi ? Je pourrais faire cuir un oeuf par terre... Allez Sirius...

Ah, il faisait chaud ? Sirius ne sentait que le froid, un froid qui s'insinuait dans tout son corps, pire que si on était en hiver. Ce devait être à cause de ses blessures... Enfin, il imaginait. Le jeune Black continua à marcher vite, très vite, de plus en plus vite... Avant de stopper net à ces paroles. Il plongea son beau regard dans celui d'Ariana. Il était un peu perdu. Cette nuit lui avait fait perdre trop de sang, trop de larmes et de courage. Pourquoi n'était-il pas allé dormir ? Au fond de lui, il connaissait la réponse. Parce qu'il voulait vivre ses aventures, et non pas les rêver. Sirius Black était quelqu'un de fort, de courageux... Mais aussi d'inconscient, et tout le problème était là.
Il esquissa cependant un sourire, un pauvre sourire perdu mais tellement charmeur.

- Mademoiselle Osgood, jamais je n'aurais la prétention de me ficher de vous.

Il frissonna. Qu'est ce qu'il avait froid, nom d'un chien.

- Pour ce qui est de l'oeuf, on repassera. J'ai... j'ai vraiment froid, bordel...

Mais elle choisit ce moment précis pour changer de sujet. Enfin non, ce n'était pas à proprement parler changer de sujet, mais...

Cap de me mentir ?

Le jeune Black sourit. Après tout... Il était capable de tout. Même de la draguer, tiens. Il savait qu'elle avait encore des sentiments pour lui, des sentiments inavoués et inavouables, sorte d'attirance confuse, romantique et bestiale à la fois. Sirius Black le savait. Et il savait très bien jouer avec les sentiments... après tout c'était leur jeu bien à eux. Il prit sa main et la serra assez fort dans la sienne, avant de la relâcher.
Reprenant sa marche, il s'assit sur une pierre - oui, il y avait une pierre près de la fontaine de la grande rue - et vit qu'Ariana faisait de même.
Comme un prédateur, le jeune homme se rapprocha d'elle et se passa la langue sur les lèvres. Il dit de sa belle voix grave :

- Je me suis échappé de chez moi, après avoir été arrêté en pleine nuit par des amis de la famille qui me reprochaient de n'avoir pas le droit de passer les vacances ici... Ils m'ont battu puis emmené chez moi de force, et je suis parti en pleine nuit. Puis, j'ai erré sans but précis...

Il souriait toujours. L'histoire était farfelue à souhait mais la moitié était vraie - il s'était réellement échappé de la cabane hurlante et avait vraiment erré une partie de la nuit. De plus, les Black étaient tout à fait capables de ce genre de choses.
Le beau gryffondor se pencha vers son amie... Et il lui caressa la joue. Non pas qu'il éprouve encore quelque chose. Mais elle, oui. Il chuchota :

- Cap de me dire ce que tu ressens ?

C'était un peu cruel de sa part. Sirius ne tombait pas amoureux. Il jouait. Alors qu'Ariana... Ariana éprouvait quelque chose.

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- Je me suis échappé de chez moi, après avoir été arrêté en pleine nuit par des amis de la famille qui me reprochaient de n'avoir pas le droit de passer les vacances ici... Ils m'ont battu puis emmené chez moi de force, et je suis parti en pleine nuit. Puis, j'ai erré sans but précis...

Ariana acquiescait au fur et à mesure que Sirius lui mentait comme un dieu. En même temps, croire à cette histoire était bien difficile... C'était le but. A quoi bon chercher à comprendre ce qui était incompréhensible, autant retourner la situation. Son sourire s'élargissait... Ce jeu lui avait manqué, le cap ou pas cap, tellement mémorable. Perdue dans ses souvenirs, Aria ne remarqua pas tout de suite la main qui venait de se renfermer sur la sienne.
C'était mal... Il ne devait pas, il ne pouvait pas lui faire ça. Pas maintenant. Il savait ce qu'elle éprouvait, et il savait qu'elle combattait pour enfouir ses sentiments.

Il s'éloigna pour aller s'assoir sur un rocher, et la jeune fille se reteint de pousser un soupire de soulagement. Plus loin il était, mieux c'était. Reprenant son sang froid, Ariana rejoignit Sirius sur son perchoir. Remettant une mèche folle derrière son oreille, la serdaigle croisa les bras comme si il faisait froid. Pas qu'il le faisait. Une vieille manie. Mal à l'aise la Aria ? Peut être un peu.
Un euphémisme... Et Sirius n'aidait pas. Sentir sa main sur sa joue déclencha en elle des milliers de picotements, c'était... Electrique.

- Cap de me dire ce que tu ressens ?

Oh non... Voila, bravo, elle était piégée. Elle s'était brûlée les ailes à une vitesse impressionnante... Et que pouvait elle répondre à cela ? C'était leur jeu, et elle allait jouer à son tour.

Je ressens... Pas mal de choses, pour la plupart inavouables mon cher.

Se rapprochant un peu plus du beau garçon, si près que leurs lèvres pouvaient se frôler à tout moment. Une lueur de défi dans les yeux, elle lui parla d'une voix douce.

Cap de m'embrasser... ?

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Et donc, elle n'avait pas vraiment répondu à sa question. Sirius fit mine d'être déçu, mais il connaissait de toute façon la réponse. Il savait qu'elle était amoureuse de lui, profondément. Il le savait. Mais Sirius, loin d'être quelqu'un de cruel, n'était pas amoureux. Non pas qu'elle fut repoussante ou bête, non, c'était même le contraire, mais il était tout simplement insensible à son charme.

Cap de m'embrasser... ?

Ce défi... Il savait qu'elle finirait par le lui poser, tôt ou tard. Sirius eut un sourire charmeur et cynique, un de ces sourires mystérieux qui faisaient tourner les têtes de toutes les filles. Un sourire qui convenait parfaitement à son beau visage légèrement hautain, à l'apparence aristocratique des Black. Il sentait le trouble d'Ariana sous son souffle, il sentait la réaction de son corps sous ses effleurements, et il sentait toute son hésitation comme si ça avait été la sienne.
Sirius Black aimait charmer la gente féminine parce qu'il était conscient de son succès.
Mais aussi parce qu'il aimait cela, tout simplement.

- Ca, c'est un défi... Tu crois que j'en suis capable, ou bien tu en meurs juste d'envie, Ariana...?

Son ton était joueur et très doux. N'importe qui d'insensible y aurait succombé, alors, Ariana... Sirius Black passa sa main autour de sa taille et la plaqua contre son torse fin mais musclé. Il se pencha vers elle...
Et il l'embrassa sur la joue.

Le beau Black comprit qu'elle serait déçue, et ce n'était que pour l'embêter qu'il l'avait fait. Il la regarda, elle avait l'air blessé.

- Ben quoi ? Tu n'as pas vraiment répondu à ma question...

Mais pris par un élan de fougue, il approcha à nouveau ses lèvres de son visage et l'embrassa passionnément sur la bouche. Son baiser était parfait. Un baiser magnifique. Quand il la relâcha il put voir à quel point elle était troublée et comblée en même temps. Ce n'était pas tous les jours que l'on se faisait embrasser par Sirius Black...
Son regard mystérieux se plongea à nouveau dans celui, plein d'espoir, de la jeune fille.

- Toujours pas cap de me dire ce que tu ressens vraiment ?

Il lui fit un clin d'oeil, la tenant toujours par la taille. Saurait-elle lui avouer ses sentiments? Ou bien prendrait-elle peur, peur qu'il l'abandonne comme il avait abandonné toutes les autres ?

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- Ca, c'est un défi... Tu crois que j'en suis capable, ou bien tu en meurs juste d'envie, Ariana...?

Une lueur de défis dans les yeux, Ariana resta de marbre, ignorant le ton mielleux de Sirius. Un défi... Ou un jeu. C'était toujours un jeu, depuis des années, et ce n'était pas maintenant que cela changerait. Même du temps où ils sortaient ensemble, ce n'était pas de vrais sentiments, seulement de l'adrénaline. Enfin, pour Sirius... Une conquête de plus à mettre sur son tableau de chasse. La jeune fille l'avait vite compris, et après deux semaines de bécotages, ils s'étaient mis d'accord sur le fait de rester amis.
Elle avait finis par lui pardonner son total manque d'émotion, très rare cependant parmi ses exs, et le jeu s'était réinstallé comme si de rien était entre eux.

Se mordillant la lèvre inférieur, Ariana replaça une mèche folle derrière l'oreille du garçon, le regardant toujours de ses yeux perçants.

Je crois que tu es capables de tout pour satisfaire ton égo...

Le garçon la prit par la taille, ce qui confirma à la jeune imprudente qu'elle avait raison. Il ferait tout ce qu'elle lui demanderait... Un sentiment de puissance et en même temps de dégout monta en elle. C'était comme ça avec les autres ? Combien de filles étaient passé par là ? Combien de coeurs avait il brisé, sans compter le sien... Prise de nausée, Ariana tenta de se dégager, mais les lèvres de Sirius vinrent se poser sur sa joue.
D'un côté déçue, la serdaigle lui adressa une moue boudeuse, et de l'autre, à quoi bon embrasser quelqu'un qui n'éprouvait rien à votre égard ?

- Ben quoi ? Tu n'as pas vraiment répondu à ma question...

"Encore heureux" pensa t'elle... Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soir, les lèvres du jeune homme rencontrèrent les siennes. Prise par surprise, Ariana se laissa faire, tentant d'évaluer la situation. Il n'éprouvait rien pour elle, elle éprouvait pas mal de choses pour lui... Son baiser était divinement parfait, et la jeune fille se surpris à lui rendre la pareille, sentant des frissons lui parcourir l'échine.
Troublée, elle se recula de quelques pas après que leur étreinte soit brisée. C'était quoi ça...

- Toujours pas cap de me dire ce que tu ressens vraiment ?

Regardant à nouveau son "ami", Ariana resta silencieuse un long moment. Lui dire revenait à deux solutions : souffrir, ou souffrir avec lui. Elle n'était même pas certaine de ce qu'elle ressentait. De l'envie, du désir, certes, mais du dégout aussi. Le dégout de cet homme à femme qui rangeait chaque fille dans une catégorie, sans prendre compte de leur sentiments.

Je ressens une affection particulièrement embêtante pour toi, cher Sirius... Mais cap de me dire toi, ce que tu ressens.

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Je ressens une affection particulièrement embêtante pour toi, cher Sirius... Mais cap de me dire toi, ce que tu ressens.

Elle ne changerait donc jamais. Et lui... Lui non plus bien sûr. Mais qu'elle était pathétique sous ses airs dégoûtés et charmés à la fois. Elle le connaissait bien. Elle savait qu'il n'était pas vraiment celui qu'il aurait dû être, elle savait qu'il ne tombait que très rarement amoureux. Mais elle le décevait beaucoup.
Il comprenait son attirance, bien sûr. Mais il ne comprenait pas pourquoi elle ne tentait pas de l'apprivoiser, au lieu de le fuir et d'essayer de se persuader qu'il n'était qu'un monstre insensible.
Sirius Black était souvent pris d'assaut par la gente féminine. Et souvent il brisait des coeurs.
Mais il n'était pas insensible.
Les hurlements de Remus quand il se transformait lui donnaient envie de briser les os de Greyback.
Les pleurs de Sue quand un serpentard un peu plus méchant que la moyenne lui faisait du mal lui déchiraient le coeur.
Simplement, Sirius n'avait pas reçu d'amour dans sa jeunesse.
Jamais. Et à présent il se montrait bien incapable de comprendre ce sentiment là autrement qu'en passant par l'amitié. Or, il considérait Ariana comme son amie. C'était cela qui le décevait.

- Mon ego... Je ne suis pas qu'ego, Ariana.

Il se détacha tout à fait d'elle, prenant sa tête entre ses mains. Oui, il était beau. Et oui, il était attirant. Et alors ? Il n'était pas que cela.
Mais il était temps de répondre à la question...

- Je sens ton attirance et ton dégoût. Tu me déçois... Ce que je ressens, moi ? Je ne sais pas ce que je ressens. Je ne ressens jamais rien de bien extraordinaire, tu le sais.

Non pas qu'il ne l'aimait pas. Elle était son amie, et c'était à ses yeux bien plus important que n'importe quoi d'autre.

- Quand je suis avec toi... Au delà du jeu, au delà de ses limites... Je me sens bien, c'est tout. C'est déjà beaucoup.

Il se tut.

- Tu sais, Ariana, quand j'étais petit, une fois j'ai demandé à ma mère pourquoi elle s'était marié avec mon père. Et elle m'a répondu "parce que je le devais."
Depuis ce jour je me suis juré de ne jamais me forcer à rien. L'amour, je ne sais pas ce que c'est. Un jour peut-être je le découvrirai. Mais pour le moment...

Il était presque gêné de lui en avoir tant dit. Il se leva, n'attendant pas qu'elle le suive, si elle n'en avait pas envie, après tout, c'était son choix.

- Je vous respecte, mais je ne veux pas que vous attendiez quelque chose de moi que je ne peux pas vous donner, les filles. C'est tout...

Il se remit à marcher. Ses plaies lui faisaient mal.

- Cap de me dire depuis quand ça dure ?

Le jeu commençait à lui taper sur le système mais il ne voulait pas abandonner. Après tout c'était elle qui avait commencé...

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-Je sens ton attirance et ton dégoût. Tu me déçois... Ce que je ressens, moi ? Je ne sais pas ce que je ressens. Je ne ressens jamais rien de bien extraordinaire, tu le sais.

Le teint d'Ariana devint livide... Elle le décevait ? Elle n'avait pas voulu tout ça, c'était pourtant comme d'habitude... Un simple jeu, rien de plus. Mais peu à peu, la jeune fille comprit que leur amitié ne pouvait pas être fondée que sur un "cap ou pas cap", c'était voué à l'échec... Et se l'avouer était déchirant. Sirius comptait beaucoup pour elle, et le ton froid qu'il employait à présent pour lui parler lui glaça le sang, comme si elle ne revenait que maintenant à la dure réalité.

- Quand je suis avec toi... Au delà du jeu, au delà de ses limites... Je me sens bien, c'est tout. C'est déjà beaucoup.

Je n'attend rien de plus, tu le sais très bien.

La discussion tournait au vinaigre... Elle n'avait pas voulu tout ça. Et pourtant elle venait de faire une gaffe monumentale. Ariana se sentait idiote, pire, pathétique. Au bout du compte, elle revenait à l'estime de ces pauvres groupies qui font tout pour se faire apprécier de Sirius Black le ténébreux et mystérieux. Ce qu'elle ne voulait surtout pas être.
Elle ne cherchait ni à être fausse, ni à attirer le jeune homme dans ses filets... Elle voulait simplement retrouver chez lui l'étincelle qui avait jaillit à leur 11 ans, la première fois qu'ils avaient commencé leur jeu.

- Tu sais, Ariana, quand j'étais petit, une fois j'ai demandé à ma mère pourquoi elle s'était marié avec mon père. Et elle m'a répondu "parce que je le devais."
Depuis ce jour je me suis juré de ne jamais me forcer à rien. L'amour, je ne sais pas ce que c'est. Un jour peut-être je le découvrirai. Mais pour le moment...

Il se leva, abandonnant une Ariana bouche bée. Ses traits étaient déformés par la tristesse. Quel genre d'amie était elle ? Une amie n'essayait pas de faire succomber un être cher...

- Je vous respecte, mais je ne veux pas que vous attendiez quelque chose de moi que je ne peux pas vous donner, les filles. C'est tout...

Se levant à son tour, elle rattrapa Sirius, l'obligeant à la regarder.

Pourquoi tu ne me disais pas tout ça ? J'aurais pu comprendre, je peux comprendre... Je ne cherche rien à part ton amitié. Si je t'ai déçu, j'en suis navrée, ce n'était pas mon but. Je suis désolée.

Relachant la manche de Sirius, Ariana baissa les yeux, se détournant de lui. Elle se passa une main dans les cheveux, incapable de faire face à ses émotions, retenant avec peine les larmes qui lui brouillaient la vue. Si elle pouvait revenir en arrière... Elle avait tout fait de travers, comme à son habitude. Tout était gaché.

- Cap de me dire depuis quand ça dure ?

Depuis le jour où on s'est rencontré, répondit-elle dans un souffle, Cap d'arrêter ce stupide cap ou pas cap au moins cinq minutes, s'il te plait.

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Cap d'arrêter ce stupide cap ou pas cap au moins cinq minutes, s'il te plait.

Oui, il ne demandait que cela. Ainsi c'était depuis toujours... Au fond il le savait, il le savait très bien. Lui-même n'était pas insensible au charme de son amie, loin de là, mais il voulait toujours aller voir ailleurs, aller voir plus loin... C'était à la fois un défaut et une qualité.

- Cap bien sûr, je n'attendais que ça. On peut même essayer de ne pas jouer pendant plus de cinq minutes, si ça ne te dérange pas...

Il était toujours aussi froid, sans le vouloir. Mais il était conscient qu'elle regrettait la tournure que prenaient les choses. Le beau Black remit une mèche de ses cheveux en place, agacé de l'avoir dans les yeux. Le regard d'Ariana était plein d'espoir et de regrets. Sirius aimait ce regard. Il se serait même demandé si c'était de l'amour s'il était déjà vraiment tombé amoureux.

Il se rapprocha d'elle. Ses yeux brillaient. Il voyait des larmes refoulées. Elle releva sa manche qui était tombée - il détestait avoir les manches longues.
Sirius Black était quelqu'un de protecteur. Il aimait Ariana comme on aime quelqu'un de cher.
Il la prit dans ses bras et la serra contre son coeur, très fort.
Leur étreinte dura quelques temps. Ils entendaient les discussions jalouses des quelques groupies qui passaient par là mais ils s'en fichaient. Sirius mit fin à leur étreinte et sourit.
Un sourire sombre, énigmatique comme il savait les faire, mais un sourire franc.

Il entraîna la Serdaigle un peu plus loin. Après tout s'ils étaient cap d'arrêter ce foutu jeu, ils pouvaient en profiter pour se parler un peu, non ?

S'arrêtant près d'une échoppe, il commanda un jus de citrouille qu'il tendit à Aria, et une bièraubeurre pour lui. Le jeune Black sentait qu'elle était... comment dire ? A la fois amoureuse et puis non. C'était un sentiment étrange, extrêmement étrange que celui-ci.

Il vida sa bièraubeurre d'une traite. Ses plaies lui faisaient toujours aussi mal et sa dégaine était vraiment pathétique, même si sa beauté et sa grâce naturelles le faisaient plus ressembler à un bad boy qu'à autre chose.
Souriant d'un air crispé, il se rapprocha d'Ariana.

- Arrête de t'en vouloir, je sais que je te fais du mal. L'idiot c'est moi dans l'histoire... Et en plus ça me fait un mal de chien, ces plaies, nom d'un... raaah !

La maraudeur éclata de rire et prit la main d'Ariana pour l'entraîner à travers les rues.
Ils se mirent à courir, courir, courir le plus vite possible.
Quand enfin ils s'arrêtèrent ils étaient essoufflés, et la plupart des plaies de Sirius s'étaient rouvertes et suintaient.

- Je... me sens pas bien. Faut que je m'asseye.

Il posa ses fesses sur un banc et respira avec difficulté.
Plongent à nouveau son regard dans le sien, il dit d'un ton neutre :

- Qu'est ce qu'on fait, Ariana ? Qu'est ce qui te rendrait heureuse, toi?

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Ils avaient enfin dépassé cette stupide limite du jeu. Un sentiment de maturité surpris Ariana au plus haut point. Ils ne parlaient plus comme les gamins qu'ils étaient il y avait quelques années. Aujourd'hui, tout avait changé, leur personnalité entre autres. Ariana n'était plus la gamine pleine d'entrain qu'elle était, toujours à chercher une bêtise à faire, son rire d'enfant résonnant à chaque blague idiote ou pas... Et même si elle regrettait ce temps là, elle était devenu une autre. Une jeune femme qui s'était créé une barrière, cachée sous un masque de fausse sympathie, n'autorisant aucun amour à son coeur devenu marbre. La crainte de souffrir, encore...
Sirius avait changé lui aussi, il était allé dans le chemin opposé, profitant pleinement de la vie. En y réfléchissant bien, Ariana toujours dans les bras de son ami, elle comprit que leur jeu n'était qu'une façon de s'accrocher à leur passé enfantin. Aucun des deux ne souhaitait oublié cette période féérique, où la douce innocence régnait. Mais ils n'étaient plus les mêmes, et la jeune fille avait mis du temps à imposer cette idée dans son esprit.

Suivant Sirius sans dire un mot, ses réflexions lui fissurant le coeur à chaque pas, Ariana garda les yeux baissés, buvant son verre de jus de citrouille en silence.

- Arrête de t'en vouloir, je sais que je te fais du mal. L'idiot c'est moi dans l'histoire... Et en plus ça me fait un mal de chien, ces plaies, nom d'un... raaah !

"Nous sommes deux idiots dans cette histoire..." pensa t'elle. Rejeter la faute sur Sirius n'était pas une solution, ni ce qu'elle souhaitait. A vrai dire, la jeune fille ne savait même pas ce qu'elle voulait. Le jeune homme occupait une place importante dans son coeur, certes, mais... Mais voulait elle vraiment revivre leur histoire ? Souffrir à nouveau, se coltiner les groupies, subir les méchancetés qu'elles lui avaient toutes faites, sans jamais en dire un mot à Sirius. Non, ils étaient bien mieux ainsi. C'était ce qu'elle pensait en tout cas.
Elle sentit la main du garçon prendre la sienne, et l'entrainer dans les rues encore désertes de Pré-au-lard. Malgré elle, Ariana rit de bon coeur avec lui, trouvant la situation plus ridicule qu'autre chose.

La jeune fille s'arreta, à bout de souffle, une main sur le point de coté qu'elle venait d'attraper.

- Je... me sens pas bien. Faut que je m'asseye.

Moi aussi...

S'asseyant aux côtés de Sirius sur un vieux banc, Ariana tentait de calmer sa respiration, le souffle encore court. Elle était à présent nauséeuse, et la vue des plaies profondes de Sirius n'arrangeait rien...

- Qu'est ce qu'on fait, Ariana ? Qu'est ce qui te rendrait heureuse, toi?

Un long silence s'installa entre les deux jeunes amis. D'un côté, Ariana était assez surprise de la question de Sirius. Un sourire triste s'afficha sur ses lèvres, et la serdaigle le regarda à nouveau. Oui, il était beau... Son charme agissait sur elle comme une drogue, et instinctivement, Ariana posa une main sur la joue ensanglantée du garçon.

Il n'y a rien à faire... On est différents, tu as changé, j'ai changé... Ce n'est plus comme autre fois, malheureusement.

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Il n'y a rien à faire... On est différents, tu as changé, j'ai changé... Ce n'est plus comme autre fois, malheureusement.

Les mots le blessèrent comme des pics acérés, comme si ils avaient pu pénétrer dans son coeur pour y faire le plus de mal possible... Sirius eut un mouvement de recul avant de se reprendre. Après tout... Elle avait raison. Mais elle avait aussi tort.

- J'ai changé. Mais tu ne crois pas que c'est bien ? Je veux dire, je ne suis plus le gamin naïf que tu connaissais... J'ai évolué, tu as évolué. Nous sommes bien plus matures. La preuve, nous réussissons à arrêter de jouer. Nous n'en aurions pas été capables il y a seulement quelques mois...

Leur relation... Oui, bien sûr elle était étrange, et bien sûr Sirius devait bien avouer que sans l'attirance qu'elle ressentait pour lui elle n'en aurait pas été si piquante, si dérangeante, si excitante, si provocante.

- Ne regrette rien. Aria, tout était si beau, et si bête, si facile. Maintenant je me rends compte que tout est plus dur, que la vie n'est qu'une illusion cruelle. Nos destins nous tiennent. Nous devons laisser de côté nos gamineries.

Il eut un sourire charmeur et attrapa sa main. Mais tout à coup il sentit que son côté droit s'enflammait. Comme si... Comme si... Douleur. Ce traître mot le guettait. Douleur. Lâchant précipitamment la main de son amie, il la crispa sur son flanc et devint blême de douleur.

- Je... Je crois qu'il vaudrait mieux que je... que je... parte...

Les yeux dans le vague, tentant vainement de se concentrer sur un point précis, Sirius Black sentit ses forces l'abandonner et sa tête bascula sur l'épaule d'Ariana.

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-J'ai changé. Mais tu ne crois pas que c'est bien ? Je veux dire, je ne suis plus le gamin naïf que tu connaissais... J'ai évolué, tu as évolué. Nous sommes bien plus matures. La preuve, nous réussissons à arrêter de jouer. Nous n'en aurions pas été capables il y a seulement quelques mois...

Elle avait ressenti son mouvement de recul dès la fin de sa phrase... C'était rare. Depuis quand Sirius Black était sensible à quelques paroles, venant d'une fille ? Peut être avait-il raison, peut être avait-il changé, seulement Ariana ne le voyait pas. Elle le croisait tous les jours, accompagné d'une pimbeche ou en reluquant une... Elle était consciente qu'il était populaire, qu'il avait des dizaines de filles à ses pieds, que même elle serait tenté si elle était dans le même cas mais... Elle faisait un blocage, et il était présent depuis leur rupture. Certes, elle avait prévu de se faire jeter vite, mais pas de souffrir autant.
Le voir quelques jours plus tard avec une autre fille l'avait déchirée, mais elle était restée de marbre devant lui, ne laissant trahir aucune émotion particulière...

Depuis, elle ne le voyait plus qu'en grand séducteur, passant de lèvres en lèvres, sans accorder aucune importance à savoir quel était le nom de celle qu'il allait briser le coeur. Et pourtant elle restait accrochée, se disant qu'un jour il changerait... Aujourd'hui ?

Je ne sais pas Sirius... Je suis perdue pour l'instant. Comment je pourrais être certaine..?

Son regard implorant faisait sûrement peine à voir, voir pitié. C'était sûrement tout ce qu'il pouvait ressentir pour elle, de la pitié. Détournant le regard et baissant la tête, elle eut de plus en plus de mal à avaler sa salive, un douleur lancinante au niveau du ventre.

- Ne regrette rien. Aria, tout était si beau, et si bête, si facile. Maintenant je me rends compte que tout est plus dur, que la vie n'est qu'une illusion cruelle. Nos destins nous tiennent. Nous devons laisser de côté nos gamineries.

Regardant leur doigts liés, Ariana se dit que Sirius avait réussis à semer le doute dans son esprit. Et si c'était vrai ? Si il avait vraiment changé ? Pourquoi se refusait elle à l'aimer, si visiblement c'était différent... Il l'a tentait tellement... S'en était presque insupportable. La jeune fille était sous son charme, comme une gamine devant une boutique de bonbons, hésitant entre le caramel et le chocolat. Sirius était le chocolat, irrésistible et tentateur, le caramel, c'était sa vie. Douce et calme. Et le chocolat prenait le dessus...

Prise d'une violente envie d'embrasser le jeune homme, Ariana n'eut pas le temps de lever sa main libre que Sirius lachait la seconde, reculant d'un pas. Fronçant les sourcils, la jeune fille regarda avec dégout les blessures du garçon, manquant de ne pas retenir Sirius quand il tomba sur son épaule. Titubant jusqu'à un banc, elle fit s'asseoir le gryffondor, le regard empli d'inquiétude, et regarda autour d'elle si il n'y avait pas de l'aide. Personne...
Hésitant quelques secondes, la serdaigle finit par enlever son tee shirt, exhibant son maillot de bain, et pressa le tissus sur les plaies du garçon. Il leur fallait de l'aide, et vite.

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La douleur. La douleur.
Le monde devint soudain flou. Sirius écarquilla les yeux tandis qu'Ariana pressa son T-shirt contre ses plaies, celles qui suintaient le plus. Il poussa un gémissement étouffé et tenta de se redresser, sans y parvenir. Rémus l'avait bien amoché, il avait été débile de pouvoir seulement penser le contraire... Complètement inconscient... Un sourire se dessina sur les lèvres parfaites du jeune homme, sourire qui disparu bien vite quand Ariana pressa plus fort sur les plaies pour que le sang cesse de couler.
La douleur. La douleur.
Mais Sirius revenait à lui. Il luttait pour ne pas s'évanouir à nouveau. Son regard était perdu dans le vague, absolument perdu dans ce flou profond qui s'offrait à ses yeux. Le jeune Black se redressa, et, cette fois, il y parvint. Un second sourire prit place sur son visage, un sourire crispé mais rassurant, presque triomphal. Il baissa les yeux vers le T-shirt d'Aria. Il était trempé de son sang.
Chancelant, Sirius enleva le tee-shirt avec précaution. Les plaies étaient béantes. Et merde...

- Ca... va aller. Ca va aller...

Il parlait pour rassurer Ariana, mais il ne la rassurait pas du tout, pas le moins du monde. Ca n'irait pas mieux. Ca ne ferait qu'empirer.
Sans se départir de son optimisme et de son humour, il retira sa chemise. Ayant à peine assez de force pour le faire, il réussit quand même à la déchirer en quelques bandes qu'il noua autour de son torse et de son flanc très serré. Par Merlin, qu'est ce que ça faisait mal... Et qu'allait-il faire à présent ? Aller voir Pomfresh ? Certainement pas. Alors quoi ? Compter sur le hasard ? Sirius fronça les sourcils. Il fallait qu'il se sorte de là. L'idée lui vint qu'il devrait aller rejoindre les Maraudeurs au camping. Arriverait-il jusque là ? Il ne savait pas. Mais il se devait d'essayer.
Sirius Black serra les dents et se leva, torse nu.
Il n'y parvint pas la première fois. Mais la seconde, il s'appuya légèrement sur le banc et se redressa. Posant un baiser sur le front d'Ariana, et avant que celle ci aie pu esquisser un geste pour le retenir, il sourit de son air charmeur et ses mots vinrent la rassurer. Il chuchota à son oreille :

- Ne t'en fais pas pour moi. Ne t'en fais pas pour nous.

Il sentit qu'elle allait le suivre si il ne se dépêchait pas. Alors il accéléra le pas. Même si le sang à son flanc coulait encore. Même si il avait très mal. Même si il savait que ce n'était pas comme cela qu'il guérirait.
Sirius Black se mit à courir dans la Grande Rue de Pré-Au-Lard.
Et il courait encore lorsqu'il arriva, à bout de forces et presque mort de fatigue, en ayant perdu beaucoup de sang, au camping où l'attendaient les Maraudeurs...

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