Parce que la guerre est inévitable pour expier ses péchés. ( Chapitre 1 )

Le lendemain de la soirée des Malefoy, dans la demeure de la famille Johnson.

Elise Johnson était furieuse. Faisant les cents pas dans le salon de la demeure familiale, elle avait perdu son sourire chaleureux et abordait une mine glaciale. Jamais elle ne s’était sentie aussi humiliée !
- Bradley, sache que ton petit numéro de hier soir aura des répercussions sur toute la famille !
Assis sur un fauteuil en cuir rouge, le jeune homme tentait tant bien que mal de soutenir le regard perçant de sa mère qui semblait lutter contre une envie irrépressible de le frapper. Comme elle était pitoyable dans sa robe haute couture et sous ses couches de maquillage. Son fils avait révélé son amour pour Narcissa devant la crème du monde de la magie et tout ce qu’elle trouvait à lui reprocher était d’avoir salit la réputation de la famille. Était-elle tellement obnubilée par ce qu’on pensait d’elle qu’elle s’était irrémédiablement débarrasser de ses sentiments, ignorant par la même occasion ceux de ses proches ? La femme qu’il aimait allait épouser Lucius Malefoy ! Comment pouvait-elle rester aveugle à son chagrin ? Bradley poussa un soupir et détourna son regard de celui de sa mère. De toute facon, il savait d’avance qu’il n’avait aucune chance de la vaincre sur ce terrain là.
- Mr Malefoy ne prendra le risque de nous inviter à sa prochaine soirée et c’est ta faute !
Et ça continuait. Réputation, soirée, richesse. Elise Johnson ne connaissait-elle que ses mots ? Durant sa 5ème année, Bradley était parvenu à dépasser le conditionnement dans lequel ses parents l’avaient enfermé pour faire connaissance avec des valeurs qui surpassaient de loin les futiles préoccupations de sa mère. L’année dernière, il aurait sans doute compris ses tracas. Cependant, les choses avaient changé et il désirait aujourd’hui vivre sa vie comme bon lui semblait, loin des obligations familiales et de son étroitesse d’esprit. Ce soir, Abraxas avait encouragé ses invités à rejoindre un Mage Noir dans le but était d’exterminer les moldus pour arriver au pouvoir. Elise avait-elle seulement écouté le discours ? Avait-elle seulement compris à quel point son petit monde de luxe était sur le point de changer ?
- Tant mieux.
- Je te demande pardon ?
Cette fois il était temps pour Bradley de tenir tête à sa mère, de lui faire comprendre que l’heure n’était plus à la mondanité mais à la guerre.
- Un Mage Noir est entrain de recruter des partisans dans le but d’exterminer les moldus et de prendre le pouvoir par la force. Les crétins que tu qualifies d’amis se sont pratiquement tous rangés derrière ce sauveur sans comprendre qu’ils oeuvraient à leur propre destruction ! Comment peut-on encore accorder la moindre importance à la réputation familiale alors que nous sommes au bord d’une guerre ouverte avec les sang impurs ?
Elise Johnson cligna des yeux comme un animal pris dans les phares d’une voiture. Jamais son fils ne lui avait parlé de la sorte, qui plus est pour lui faire la morale ! Là, elle réalisa que Bradley lui échappait, que l’emprise qu’elle avait veillé à bâtir autour de lui commençait peu à peu à s’effriter. Comme beaucoup d’autres adolescents de son age, il était réduit à faire un choix qui aurait des grandes répercussions sur son avenir. Bradley avait raison, ce Mage Noir causerait leur perte à tous. Cependant, elle n’était pas prête à accepter que son fils se lance dans la bataille du côté du « bien » car c’était la meilleure façon de se faire tuer. Elise savait que Victor n’avait pas non plus cautionné le discours d’Abraxas mais qu’il comptait faire profil bas afin de garantir la sécurité de sa famille.
- Que pouvons-nous contre ça, Bradley ? Nous sommes confrontés à une puissance qui nous dépasse. Le mieux est de rester dans l’ombre. C’est la meilleure façon de garantir notre sécurité… ta sécurité.
Ainsi les Johnson comptaient rester dans l’ombre alors que les ténèbres grandissaient peu à peu autour d’eux ? Son père comptait rester dans son trou pour les préserver du mal ? Hors de question ! Cette famille avait trop de mauvais démons à expier pour refuser de faire face à la menace. Si ses parents désiraient faire profil bas, tant mieux ! mais il était hors de question qu’il fasse pareil.
- Nous devons nous battre, mère. Si vous refusez d’affronter l’ennemi, je m’en chargerais au nom de notre famille.
Sans attendre la moindre réaction de sa mère, il quitta le salon, croisa son père qui venait de rentrer du travail et monta dans sa chambre. Bradley avait fait souffert tant de gens qu’il ressentait le désir d’expier ses péchés en oeuvrant pour le bien du monde la magie. Mais pour cela, il allait avoir besoin d’aide et il savait exactement qui il allait contacter pour cela…
Il attrapa un parchemin vierge, une plume et commence immédiatement la rédaction de sa lettre.

Un matin, à Sainte Mangouste.

Gabrielle Ming était l’un des médicomages les plus respectés du monde de la magie. Elle avait à son actif des dizaines d’opérations chirurgicales extrêmement compliquées qui lui avait valu le surnom « la bouchère aux doigts de fée. Dans la vie, elle vivait seule avec son fils de seize ans et ne s’intéressait pas à la politique et aux tracas divers qui secouaient le monde de la magie. Son travail était la seule chose qui la faisait entrer en contact avec d’autres sorciers et cela lui convenait très bien. Elle voyait le monde « extérieur » comme hostile et corrompu. La confiance était une chose qu’elle avait appris à ne plus dispenser à quiconque mise à part son fils. Heureusement, son attitude solitaire ne se retrouvait pas dans son travail où elle dévouait corps et âme à ses patients. Solitaire et méfiante dans la vie, attentionnée et dévouée dans son métier. Ces deux choses inalliables l’aidaient pourtant à garder un certain équilibre et à ne pas sombrer dans une sorte de frustration liée à une solitude complète où, à l’inverse, à une dévotion trop grande envers les autres.

Ces derniers temps, des rumeurs plutôt étranges hantaient les murs de l’hôpital sainte mangouste. On y murmurait qu’un Mage Noir était en train de recruter des partisans. Cependant, les buts de cet étrange personnage restaient encore un peu mystérieux et les suppositions allaient bon train. Comme d’habitude, Gabrielle montrait à un certain désintérêt à ces nouveaux ragots et fuyait du mieux qu’elle pouvait les grandes discussions qui se déroulaient un peu partout dans l’hôpital. Seul comptait son métier. Les désirs de puissance d’un obscur personnage ne méritaient la moindre attention, les chances pour qu’il parvienne à ses fins étant extrêmement minces. Pressant le pas, elle arriva enfin à son bureau et claqua la porte derrière elle. Ce jour, elle n’avait aucune opération de prévu et comptait bien sur sa journée de repos pour potasser son intervention du lendemain. Tout en faisant craquer les jointures de ses mains agiles, elle prit place derrière son bureau

Docteur Ming ?

Une voix rauque s'élèva dans un coin de la pièce et Gabrielle fit volte face. Un homme vetu d'un masque en métal se tenait dans l'obscurité, la baguette à la main. Le docteur sentit son pouls s'accelerer mais ne bougea pas d'un pouce. Tentant de dicerner le regard de son interlocteur à travers son masque hideux, elle prit la parole d'une voix calme, quoique teintée d'inquietude :

Qui êtes-vous et que puis-je faire pour vous ?

Une murmure, une lumière verte et un corps s'effondra au sol dans un bruit mat. Lorsque qu'un collège trouva le corps inanimé de Gabriella, l'assassin était déja parti depuis bien longtemps.

Un soir, dans la demeure de Mike Johnson.
3 jours après la soirée des Malefoy.

Mike Johnson était soucieux. Debout devant la fenêtre de son salon, il ne savait pas vraiment comment réagir aux informations inquietantes que Mary venait de lui fournir. Sa petite soeur était venue lui rendre visite à l’improviste et lui avait raconté les événements qui s’étaient déroulés durant la soirée des Malefoy. Ainsi les rumeurs étaient vraies. Un homme avait bel et bien l’intention de prendre le pouvoir par la force, mettant ainsi en péril la vie de millions d’individus. Le pire dans cette histoire, c’était l’engouement que l’arrivée de ce « messie » avait suscité parmi la bourgeoise du monde de la magie. D’après Euphorion qui avait relaté les faits à sa mère, des dizaine de familles s’étaient empressées de promettre fidélité à ce sauveur.
- Et Elise ?
Assis dans un fauteuil, Mary tira deux fois sur sa cigarette avant de répondre.
- Elle ne sait pas trop qu’elle attitude adopter face à cette nouvelle. Tu la connais, elle met toujours des plombes à prendre des décisions. Mais je ne pense pas que la venue de ce psychopathe l’enchante vraiment. Victor et elle feront profil bas face au danger, comme ils l’ont toujours fait.
Mike poussa un soupir las et alla se servir un verre de scotch. Depuis son mariage avec Gabriella, les rapports familiaux s’étaient considérablement détériorés. Alors que Mary et Pausanias l’avait soutenu, ses parents et Elise s’étaient montrés très réticent à accepter une moldue dans la famille. Sans l’intervention de Mary qui était parvenue contre toute attente à calmer les choses, son père serait allé jusqu’à le déshériter pour « trahison ». Aujourd’hui, Mike entretenait les moins de rapports possibles avec ses parents et Elise mais acceptait volontiers de passer des soirées entières avec Mary qui était vraisemblablement la plus ouverte d’esprit de la famille.
Cependant, le temps des choix était sur le point d’arriver et Mike était certain que ses parents ne soutiendrait pas son mariage face à un Mage qui leur promettait de faire régner les sang pur sur le monde de la Magie.
- Je suppose que nos vieux sont enchantés ?
Mary poussa un ricanement mauvais et se redressa sur son siège pour planter son regard dans celui de son grand frère.
- Ces vieux cinglés ne sont pas de taille à faire quoi que se soit. Ancrés dans leurs vieilles certitudes, ils complètement dépassé par les événements. Ils applaudiront l’arrivée de leur sauveur mais ne lèveront pas le petit doigt pour lui venir en aide. Un bon public en somme.
Malgré lui, Mike sentit un sourire amusé se peindre sur ses lèvres. Aussi crues que furent ses paroles, Mary avait totalement raison. Ecrasant sa cigarette dans le cendrier et vint se mettre à côté de son grand frère, posant une main chaleureuse sur son épaule.
- Ne t'inquiètes pas, je serai toujours à tes côtés.
Mike n'eut pas besoin de répondre quoi que ce soit. Le regard qu'il posa sur sa soeur valait tous les remerciements du monde.