Ludovic se promenait, seul, pour une fois, et contemplait la nature d'un air blasé. On lui avait conseillé, après sa sortie du coma à cause du virus, de se mettre au calme, de prendre soin de lui, de .. s'ennuyer ? Il parait que c'est reposant les petites balades comme ça. Foutaises ! Il avait mal aux pieds et s'ennuyait au plus au point. C'était vraiment .. Enfin, qu'est-ce qu'il y a intéressant à regarder de l'eau qui ne bouge pas et de stupides oiseaux obèses ?
Il grognait ainsi depuis 20 minutes, lorsque, au détour d'un chemin, il aperçut un oiseau encore plus obèse que les autres. Mais vraiment énorme ! Genre aussi gros que lui ! La " Bête" était assise , elle dormait visiblement, recourbée sur elle même , dans un coin très sombre. Ludo n'arrivait pas vraiment à distinguer son bec et ses ailes mais il était sûr que c'était un oiseau. Quoi d'autre pourrait se mettre dans un coin sans bouger ?
Heureux comme tout d'avoir fait une si grande trouvaille, il prit dans son sac le filet qu'il avait oublié d'enlever de la pêche d'hier. La pèche aussi est mortellement ennuyante, enfait. Et pas reposant pour un sou. Enfin, bref, il prit le filet et le jeta , après s'être caché dans un buisson non loin de là, sur le gros volatile. Il se débattit comme un fou furieux et Ludo vint vite le voir de plus près, afin de pouvoir contempler sa découverte.
L'oiseau poussait des grognements de colères immondes qui ressemblaient très vaguement à des " Lâchez-moi ! Au secours ! " Mais Ludo n'y prit garde et se précipita sur l'énorme animal à plume. Il l'attrapa avec force, de ses épaules musclées de batteur, et le serra si fort qu'ils se retrouvèrent dans un corps à corps. Ce n'est que quand le " visage " de l'oiseau se trouvât à quelques centimètres à peine du sien qu'il remarqua sa bévue. Ce.. ce n'était pas un oiseau ! C'était.. Une fille !
Il la relâcha , très confus, défit ses liens, et, toujours à ses côtés, il tenta d'excuser :
- Je.. Je t'ai pris pour un gros oiseau .