Si il fallait se poser deux questions, c’était de un, pourquoi Lucius Malefoy se baladait tel un criminel à minuit (heure du crime) dans Pré-au-Lard, et de deux, que faisait-il ici alors que les maisons de vacances ne manquaient point ?
Les deux réponses se rejoignaient d’une manière ou d’une autre.
Si il était ici, et non pas dans une de ses résidences secondaires, c’était pour conclure ses certitudes, pour se donner l’avis final qui le ferait finalement passer du côté obscur de la magie dirait-on. Et pour cela, il fallait visiter le plus de lieu « malsains » possibles, histoire de se faire une idée, et surtout s’éloignée de l’ambiance tendue du manoir familial, qui était devenu en l’espace d’un soir un lieu de recrutement de première importance, et si Abraxas en jubilait, Lucius un peu moins, horrifier de voir à quel points ces hommes et ces femmes pouvaient mettre un bordel sans nom dans sa demeure. Et puis, les idées du paternel imprégnant un peu trop l’endroit, si il voulait se faire un avis propre, mieux valait s’éloigner un peu.
Pourtant son choix était déjà fait, depuis longtemps, et cette visite n’était faite que pour appuyer ses thèses et le conforter dans ses choix. Et voir Margaud, un peu, quand même, sa petite amie lui manquant atrocement, et il voulait à tout prit restaurer l’entente d’avant l’annonce de ses fiançailles.
Quant à sa présence si tardive dans les rues du villages, presque désertes (outre quelques poltrons qui ne tarderaient à s’endormir sur place) c’était simple, il sortait le plus discrètement possible du Donjon de l’Ombre, où il s’était renseigner sur certaines spécificités de la magie noire.
Il tachait de retourner vers sa tente (1ere classe bien sur, héritée de l’arrière-grande-tante Clyspia, et était à l’intérieur une réplique miniature du manoir de la dite femme, une véritable harpie qui collectionnait les cœurs de ses amants et des elfes de maison, détails qui n’étaient tout de même point dans la tente) sans se faire apercevoir, quand une silhouette familière attira son attention.
Doraleen. Mais que faisait sa meilleure amie en ces lieux ? Pourquoi ne l’avait-elle pas prévenue de son arrivée ? Quoiqu’il en sois, niveau discrétion, c’était fichu, si lui l’avait reconnue, il était clair que le contraire était fait, et il ne pouvait pas partir en la laissant…plantée là.
Un sourire prit place sur son visage, pour cacher le mal-à-l’aise, et sans un mot il posa son honorable séant à côté de celui de la jeune femme, et la regarda, comprenant à la vue des bagages, le principe de la situation de son amie.
Lucius était un être perspicace, et l’on était pas obligé de l’être pour comprendre que la Serpentard n’avait point de lieu de vie, à moins qu’elle ne se soit découvert pour passion de sortir ses valises à minuit pour de mystérieux rituels, ce qui était fort peu probable. Et puis après tout, il était son meilleur ami et pouvait se targuer de connaître la demoiselle un minimum non ? Il savait à quel point Doraleen détestait montrer ses faiblesses et qu’elle cachait plus que tout les moments où elle était dans le besoin, ainsi, si il ne voulait pas se faire démolir par la jeune femme (ce qui était déjà arrivé !) malgré les apparences, il devrait le prendre délicatement, et pas lui demander directement si elle avait besoin d’aide, mais le laisser sous-entendre discrètement, chose pour la quelle les Verts, à force d’insulter les gens par ironie et fines remarques, étaient remarquablement doués.
J’ai une trop grande tente pour moi seul, si tes bagages désirent y passer la nuit, qu’ils ne se privent pas.
Petite pique qu’il décrocha avec un sourire malicieux. Certains auraient prit ça pour une tentative de drague bénigne, mais il n’y avait que de l’amitié entre eux, c’était juste une invitation de « sleeping-out » déguisée, pour que cette jeune femme d’apparence si fragile mais qui pouvait se transformer en Hulk à la moindre contrariété le prenne sans mal et accepte bien entendu