Méfait à accomplir » Picott & Rémus.

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Vacances. Vacances. VACANCES ! Ce mot était béni, et même mieux : il était tout simplement magique. Sirius le répétait depuis quelques jours et il sonnait comme une douce musique à ses oreilles. Vacances. Il signifiait tout à la fois : cuites, filles, grasses matinées, conneries surdimensionnées, moments forts avec les Maraudeurs... Bref, c'était un mot magique au sens propre du terme.
Sirius Black était habillé très légèrement. Son uniforme débraillé avait été remplacé par une tenue estivale qui ne lui seyait pas moins bien. Le jeune homme était très séduisant avec ses lunettes de soleil et son air désinvolte, mais comme à l'accoutumée ce n'était pas son apparence qui le préoccupait beaucoup.
Non, ce qui préoccupait Sirius Black en cet instant précis avait un autre nom : Rémus Lupin. Le loup-Garou avait repris un peu de poil de la bête - sans mauvais jeu de mots - et malgré ses cicatrices et ses cernes de deux kilomètres et demie, il avait bonne mine et tandis qu'il marchait en lisant aux côtés de Sirius qui trouvait cela ridicule, le jeune Black put remarquer qu'il ne boitait plus non plus. Tant mieux, un problème en moins.
Black, de son côté, gardait les traces de la dernière nuit de pleine lune, celle qui avait pour le moins mal tournée. Ses bras nus que laissait voir son Tee-Shirt des Bizarr'Sisters portait des cicatrices récentes qui ne tarderaient cependant pas à disparaître, contrairement à celle qu'il avait au flanc. Mais il n'avait presque plus mal et Rémus allait bien ; le reste importait peu.
En revanche Rémus avait insisté pour qu'il l'accompagne à Pré-Au-Lard en cette matinée ensoleillée, afin de trouver une librairie - le but ultime de toute la vie de Rémus, apparemment. Sirius avait accepté de mauvaise grâce, mais il aimait trop Rémus pour le décevoir, et puis son regard était des plus persuasifs. La seule chose déplaisante était d'imaginer James affalé sur son lit en train de ronfler et Peter qui se rongeait les ongles, tranquillement installé à l'ombre et en sirotant un jus de citrouille glacé. Hum. L'aîné des Black en profita cependant pour jeter quelques coups d'oeil du côté de la boutique d'équipements pour duel. Mais c'est à ce moment précis, où il s'apprêtait à demander à Rémus si celui-ci comptait chercher sa librairie toute la journée, que l'imprévisible se produisit.
Apollon Picott sortit d'un magasin.
PICOTT !
Mû par un réflexe de longue date, Sirius empoigna Rémus dont le livre tomba par terre et fit une sorte de demi tour sur lui-même en un temps record avant de se planquer derrière un mur, sa main plaquée sur la bouche de Rémus qui semblait ahuri.
Lorsqu'il daigna enfin le lâcher, son visage était devenu presque violet et le jeune loup garou se mit à respirer bruyamment en sifflant. De son côté, Sirius regarda discrètement les agissements du concierge.
Mais oui. Il avait beau avoir oublié, ils étaient en vacances certes, mais Picott l'était avec eux ! Il était chargé de les surveiller ! Le coeur du jeune Black eut un raté. Et m....!
Mais... Picott serait trop heureux qu'ils passent leur chemin sans rien faire.
Depuis quelques années ils se connaissaient très bien pour avoir passé la quasi totalité de leur temps libre en retenue. Sirius fit volte face et se retourna vers Rémus.

- Picott ici ! Lunard, ses parents devaient vraiment être des gens stupides pour l'avoir appelé Apollon. Niveau foutage de gueule, je ne vois pas pire.

Il eut un sourire cynique et devant les yeux de Rémus qui se levèrent au ciel il ajouta :

- Le pauvre Picotti a déjà dû oublier notre existence. Et si nous allions la lui rappeler ? Le vieux cracmol, je dois lui manquer.

Et, avant que Rémus aie pu esquisser un geste, Sirius l'empoigna par le bras et l'entraîna dans la rue où son livre gisait toujours, seul témoin de leur petit colloque.
Les Maraudeurs se dirigèrent vers le terrible concierge, connus pour ses punitions terribles et souvent peu justifiées - mais n'incluons pas celles des Maraudeurs dans la catégorie "non justifiée".

Messages : 17 Date d'inscription : 09/06/2010

Ces derniers jours auraient été difficiles à décrire pour Rémus. Oui bien sûr ils avaient été difficiles physiquement. Il avait fallut tout faire pour que Sirius s'en sorte au mieux des blessures finalement plus impressionnantes que mortelles que lui-même, son ami, lui avait infligé dans la Cabane Hurlante. En ce qui concernait sa santé, s'il fallait être objectif, Rémus était très marqué par cette terrible nuit. Il n'avait aucun doute maintenant sur le fait que le loup en lui gagnait chaque mois en force et en agressivité. Sa faim était toujours plus terrible et l'isolement le rendait fou furieux. Pourtant... Bizarrement, le jeune loup garou avait apprécié ces derniers jours. Les maraudeurs ne se monttraient jamais aussi soudés que lorsque l'un d'eux en avait en besoin. La force de leur amitié s'imposait au coeur de Rémus comme un réconfort irremplaçable, et un remontant bien plus efficace que n'importe quelle potion de soin.

Le voilà donc en ville avec Sirius, un livre à la main. Il avait réussi à l'atirer dehors à une heure plus décente que le milieu de la nuit, histoire de voir un peu le soleil, ça ne pouvait pas leur faire de mal. Il arborait ses quelques cicatrices sur le bras avec une désinvolture, voir même une fierté qui dépassait un peu Rémus, mais il se garda bien de lui signaler. Sa dernière blessure à lui était soigneusement dissimulé sous un large pantalon en lin beige, par dessus lequel il portait une chemise blanche en coton léger, à manche longue. Rémus craignait un peu le soleil, et savait qu'il avait tendance à plus rougir que bronzer. Il lisait avec attention sa dernière trouvaille, une formidable fiction inspirée d'une des nombreuses rébellions de centaures du XIX ème siècle dans les Balkans. Lecture idéale pour l'été ! Il avait faire part à Sirius d'un commentaire sur une réplique d'un chef centaure particulièrement impressionnante lorsque se dernier le saisit brutalement, lui faisant échapper le bouquin des mains. Alors qu'il allait lui demander ce qui se passait, il lui plaque une main sur la bouche et le plaque derrière un mur, gênant grandement sa respiration. Alors qu'il allait manquer d'air, il le relacha enfin et Rémus put jeter un oeil dans la rue. Picott !

Picott ici ! Lunard, ses parents devaient vraiment être des gens stupides pour l'avoir appelé Apollon. Niveau foutage de gueule, je ne vois pas pire.

Rémus leva les yeux au ciel pour une demi-douzaine de raison. Il n'y avait pas vraiment de quoi être surpris de croiser leur concierge ici, après tout il habitait au chateau, même pendant les vacances, et avait bien le droit de faire un tour au village. Ensuite, Rémus n'appréciait pas beaucoup les attaques sur le physique. Même s'il ne portait pas Picott sans son coeur, considérant ses méthodes plus que brutales et ses jugements souvents impartiaux, ce n'était pas sa faute s'il ne ressemblait effectivement pas à un "Apollon". Mais avant qu'il ait pu essayer de tempéré le jugement de son ami, ce qu'il n'aurait de toute façon par réussi à faire, Sirius céda à la tentation d'encore se faire remarquer. A croire qu'il cherche vraiment les ennuies ! Ou bien il est un peu maso sur les bords, et qu'il adore les punitions de Picott, chose impossible pour une personne vraiment saine d'esprit...

- Sirius euh... On pourrait peut-être...

Trop tard, il s'était déjà avancer d'un air faussement détaché vers Picott... Le jeune garçon suivit donc son ami à la rencontre du concierge, un peu en arrière, renonçant à essayer de calmer les ardeurs de Sirius, mais bien décidé à tenter cette fois-ci de limiter les dégats s'il y arrivait

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Raimonde aimait à voir son fils unique adoré passer les vacances d'été dans la maison qui l'avait vu grandir. Aussi, chaque année se préparait-il à un son séjour en campagne. Le trente juin, les élèves, ces sales goules quittaient le sol de Poudlard et Apollon, grisé d'avoir le château pour lui seul... ou presque, s'amusait à ranger ses petites affaires, vérifier que tout allait bien. Il nettoyait ce qui n'avait pas l'occasion de l'être durant l'année, en profitait pour déplacer clandestinement un portrait mal éduqué vers des endroits ou il passait rarement. Il s'adonnait également à des bains de pieds dans le lac ou Freddy...Oh Nom d'un Troll ! Vous n'avez rien vu, certains secrets de Poudlard doivent le rester... Ou le Calamar venait lui aspirer les peaux mortes et mycoses. Parfois même venait Hagrid le garde chasse, faire une bombe vêtu de son sac de bain...maillot de bain, vidant ainsi le lac de quelques dizaines de litres. Hagrid et Picott n'avaient jamais été de réels amis , cependant il leur arrivait , en certaines occasions...Hmm? Comment ça vous vous en fichez ?

- Elle va peut être arrêter de râler comme ça... Marmona le concierge dans sa barbe...moustache en sortant du supermarché pour sorciers. Il tenait au bout du bras son sac en plastique, les boites de conserves y étant stockées , trop lourdes, menacant de le faire craquer. Elle l'aurait son cassoulet ce soir ! Vieille bique...Oui mais il l'aimait, c'était Maman après tout...

Marchant, accompagné de ses claquements de sandales grecques d'un autre âge, Apollon ressentit soudain quelque chose... Hmm observé? Il leva le nez... ça sent l'embrouille, ça sent...

- Black !

Le concierge venait de se retourner si brusquement que les deux maraudeurs ne purent que sursauter, sa bouche offrit à leur vue un sourire horriblement mauvais affichant sa rangée de dents jaunies.

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- Black !

Aîe.
Sirius se tendit d'un seul coup, comme si un millier d'abeilles venaient de le piquer en même temps. Le jeune Black garda un sourire détaché fixé sur ses lèvres, avisant le concierge qui le regardait lui avec un ignoble sourire qui dévoilait ce qu'il avait mangé la veille - à n'en pas douter, épinards et mousse au chocolat au dessert.
Maraudeur un jour, maraudeur toujours ! Sirius ne se rappelait même plus le nombre de retenues que lui avait infligé Picott, et il ne se souvenait plus non plus du nombre de fois où il avait récidivé. Ni du nombre de fois où il avait fait affront au vieux concierge - en marquant en lettres de feu au dessus du parc "Picott est un vieux cracmol", par exemple. En attendant il se devait de rappeler à Picott sa présence et surtout le fait que l'année prochaine, le vieillard aurait encore fort à faire avec lui. Après tout, on est maraudeur ou on ne l'est pas.
Entendre son nom de famille hurlé d'une telle manière n'était pas exactement la chose la plus incitante à l'amabilité mais Sirius avait l'habitude - avec Potter, c'était sans nul doute le nom de famille qui revenait le plus souvent entre les dents du vieux déchet.

- C'est bien moi mon brave ! On fait ses petites courses ?

Le visage de Sirius restait avenant mais son ton était extrêmement insolent - de toute évidence il s'amusait follement à faire tourner le vieux concierge en bourrique, même si une fois celui-ci l'avait pendu par les pouces au plafond d'un cachot pendant une demi-heure, supplice encore cuisant dans l'esprit du jeune Black qui en avait pourtant vu de bien pires. En attendant, le Maraudeur s'approcha et, sans gêne, prit une boîte de cassoulet dans le sac plastique de Picott.
Il eut un sourire amusé et leva les yeux vers ce dernier.

- Du cassoulet. Dire que je me demandais encore la provenance de cette odeur nauséabonde qui occupe parfois les couloirs... Tout s'explique !

Il reposa la boîte toujours avec son sourire et pouffa de rire tout en observant le visage ridé et boutonneux de l'affreux concierge qui commençait à changer de couleur pour devenir violet.

Messages : 17 Date d'inscription : 09/06/2010

Rémus aurait voulu se faire plus petit et aussi transparent que possible. Même s'il se tenait aux cotés de Sirius, et qu'il n'éprouvait pas beaucoup plus de sympathie que lui pour Picott, il n'approuvait pas franchement l'initiative de son ami d'aller embêter cet homme qui, après tout, était également en vacances et ne demandait certainement pas grand chose de plus que du calme. Quoique... Vu l'ignoble sourire qu'il leur décrocha, Rémus eut la légère impression que le concierge devait avoir une certaine nostalgie et que lui offrir l'occasion de ne pas perdre la main n'était finalement pas pour lui déplaire, en quelque sorte. A cette pensée, Rémus eut une ébauche de sourire qui aurait pu passer pour de l'insolence, alors que c'était tout au plus une moquerie sans méchanceté.

Lorsqu'il entendit les provocation que Sirius, Rémus toussota. Il y allait un peu fort quand même ! Il cherchait absolument à se faire punir ou quoi ? Picott pouvait être très pénible, voir sadique dans ses bons jours. Le jeune loup garou tenta un apaisement avant que le concierge n'explose, et dit d'une petite voix timide et polie :

- Bonjour Monsieur... Euh... Belle journée n'est-ce pas ?... *raclement de gorge gêné* Vous... avez une sacré cargaison, vous... recevez quelqu'un ?

Rémus grimaça un sourire, sachant très bien que sa tentative de détourner l'attention de Picott et de faire comprendre à Sirius qu'il faudrait qu'il calme ses ardeurs était aussi pathétique qu'inutile.

» La seule façon d'avoir un ami est d'en être un. » Remus