Rosée et ambiance des pôles

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Le soleil allait se lever sur la campagne du village de Pré-Au-Lard. Le ciel , si visible ici, se teintait de couleurs pastels et la rosée se preparait à revenir le lendemain. Il règnait un calme plat sur les collines. Les villageois et élèves en vacances dormaient encore. Vitany ne trouvait plus le sommeil depuis des semaines déjà et cherchait ardemment le silence et les endroits dépeuplés.

Le paysage était des plus beaux, et pourtant la jeune femme arrivait à peine à en apprécier la splendeur. Enfouie sous sa large cape noire, tête recouverte, elle marchait avec tranquillité en présence de deux jeunes femmes de sa maison. Narcissa Black, sa protégée et Laya Jackson, personnage intéressant et digne de respect.

Il était très tôt, quelle était la raison de cette ballade silencieuse déjà ? Une envie d'accorder du temps à Narcissa Black, et Laya Jackson s'était trouvée sur leur route, sans les importuner, elle s'était jointe à elles.

Messages : 21 Date d'inscription : 17/06/2010 Age : 38 Localisation : Strasbourg

Le père de Laya l'avait convaincue de l'accompagner aux aurores. D'abord réticente à l'idée d'écourter une période de sommeil tant aimé, elle s'était laissée convaincre et ne le regrettait pas. Elle avait vu la finesse infinie d'une toile d'araignée recouverte de rosée, humé les parfums de la terre qui s'éveille quand l'herbe est encore humide, admiré les couleurs des fleurs encore froissées de sommeil. Finalement, Mr. Jackson avait, au bout d'une petite heure, laissé sa fille prendre sa journée.

Chemin faisant, elle avait croisé deux ombres noires semblant flotter au-dessus du sol. Les reconnaissant de visu, elle s'était écartée en bord de chemin. Elle avait oui dire qu'il ne valait mieux pas faire la maline avec Miss Brown, et Miss Black, Belle Dame incontestablement, pouvait compter sur son admiration dévouée.

Un arrêt, un sourire imaginaire d'invite, un léger signe du menton, et voilà une troisième ombre encapuchonnée de noir, flottant côte à côte de ses comparses. Si quelqu'un connaissait les différentes humeurs de Laya, il aurait pu certifier que c'était à l'aurore, quand le soleil prenait la même teinte que ses yeux, qu'elle était la plus belle.

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Marchant silencieusement dans la campagne de Pré-au-Lard, Narcissa, aux côtés de Vitany, savourait l'air pur de ce début de journée tel un parfum enivrant. Le soleil commençait à peine à envoyer ses habituels rayons orangers, des gouttes d'eau tapissaient encore l'herbe fraiche, et les deux jeunes filles qui avançaient telle des corbeaux dans leurs capes noires rendaient le tableau encore plus lugubre. Loin d'accorder un quelconque intêret à cette nature ce matin là, l'humeur massacrante de Narcissa était palpable. Elle avait à peine dormit depuis six jours, toujours dérangé par un bruit sournois, comme si son destin la guettait.
Bien sûr qu'il la guettait. Condamnée à épouser un homme qu'elle n'aimait pas, c'était évident que son futur était déjà tracé.

Elle avait rejoins Vitany quelques instants plus tôt, la seule qui ne posait ni questions, ni jugement, et avait enfilé son éternel cape noire. Ayant croisé Laya en route, les trois demoiselles avançaient donc à présent dans l'herbe fraiche de ce début de matinée, le visage de Miss Black encore plus glaciale qu'à son habitude, ne laissant apparaitre aucune émotion.

Belle journée en perspective, je ne serais pas étonnée de les voir encore une fois rôtir sur la plage...

Un mélange de reproche et de froideur flottait dans son ton, pendant que les jeunes filles avançaient toujours en silence dans la rosée du matin.